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Recul généralisé de la criminalité au Canada

OTTAWA – La criminalité est en recul au pays: en fait, le nombre de crimes signalés en 2011 n’a jamais été aussi bas depuis 40 ans, selon Statistique Canada.

Le nombre de crimes déclarés par les différents corps policiers du pays a diminué de 6 pour cent l’année dernière, confirmant ainsi une tendance à la baisse amorcée depuis une pointe en 1991.

«Au total, cela marque la huitième diminution consécutive du taux d’actes criminels au pays», indique l’étude. «Après avoir atteint son maximum en 1991, le taux de criminalité a généralement diminué, et est désormais à son point le plus bas depuis 1972.»

En excluant les délits de la route, quelque deux millions d’infractions au Code criminel ont été dénombrées en 2011, soit environ 110 000 violations de moins que l’année précédente.

L’indice de gravité de la criminalité (IGC) est lui aussi en recul, de 6 pour cent.

Cette baisse généralisée de la criminalité a été observée pour presque tous les types de crimes. Seuls les homicides, les crimes sexuels contre les enfants, la pornographie juvénile, le harcèlement criminel, la conduite avec les facultés affaiblies et les infractions relatives aux drogues ont connu une hausse.

Le rapport révèle que le taux d’homicides a augmenté de 7 pour cent en 2011, malgré une diminution globale des crimes violents. Il s’établit à 1,7 homicide par 100 000 habitants.

C’est l’Alberta qui a enregistré le recul le plus important du taux de criminalité, de 9 pour cent, et de l’IGC, de 10 pour cent. La régression de l’IGC est moins importante pour les provinces de l’Ouest comparativement aux régions du centre et de l’Est. La Saskatchewan affiche l’IGC le plus élevé, alors que l’Ontario peut se vanter de présenter le plus bas.

Le Québec (moins 4 pour cent) et le Nouveau-Brunswick (moins 6 pour cent) obtiennent un IGC sous la moyenne canadienne.

Sans surprise, les conservateurs se sont attribué mardi le mérite pour ce recul, liant la diminution du taux de criminalité au cours des 40 dernières années à l’approche «dure» du gouvernement, qui n’est en place que depuis six ans.

«Ces statistiques démontrent que les mesures de lutte sévère contre le crime commencent à porter fruit. Notre gouvernement est en train de faire disparaître la méthode des portes battantes du système de justice criminelle», a déclaré Julie Carmichael, porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Vic Toews.

Selon Irvin Waller, professeur de criminologie à l’Université d’Ottawa, le débat doit cependant aller au-delà de la durée des peines des criminels, et s’attarder plutôt sur ce qui motive ces gens à commettre des actes illégaux.

«Ce que vous voyez avec ce qui s’est passé à Toronto, c’est que les gens n’envisagent pas de véritables solutions. Celles-ci servent à réduire le nombre de fusillades et le nombre d’homicides, et cela signifie que vous devez examiner ce qui a poussé les criminels à agir de la sorte pour commencer», a-t-il déclaré.

Au dire de M. Waller, il est important pour toutes les parties de traiter avec prudence les statistiques sur le crime, puisque d’autres études démontrent que la vaste majorité des crimes ne sont pas signalés à la police.

En 2009, la plus récente année pour laquelle des statistiques sont disponibles, on estime qu’environ les deux tiers des crimes n’étaient pas signalés aux autorités, a indiqué Statistique Canada. Cette proportion est souvent utilisée par les conservateurs comme fondation de leur doctrine de sévérité envers le crime.

Au dire de l’agence fédérale, plusieurs facteurs peuvent influencer les statistiques sur les actes criminels signalés à la police, y compris les politiques locales, ainsi que plusieurs facteurs démographiques, sociaux et économiques.

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