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Le cellulaire sert bien moins à appeler

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Les utilisateurs de téléphone cellulaire sont moins friands des appels, alors qu’ils achètent davantage d’appareils intelligents et les utilisent pour envoyer des messages texte, naviguer sur Internet, utiliser des applications mobiles, fréquenter les réseaux sociaux ou regarder des vidéos.

Les entreprises de télécommunications canadiennes se fient d’ailleurs sur cette hausse du volume de données utilisé dans le cadre de leurs prévisions de revenus pour l’avenir.

«Ce n’est plus seulement pour les adolescents, c’est pour tous», estime l’analyste en télécommunications Brahm Eiley.

«Ils utilisent leur téléphone de la même façon qu’ils utiliseraient leur ordinateur», ajoute-t-il, soulignant que l’utilisation du web évolue, en passant des ordinateurs de bureau aux appareils mobiles.

La quantité de minutes de temps d’appel utilisées par les consommateurs n’augmente pas, affirme M. Eiley, cofondateur du Convergence Consulting Group à Toronto, ajoutant que la popularité des téléphones intelligents a pourtant doublé.

Selon lui, la rapidité accrue des réseaux a également permis d’augmenter l’utilisation des données par les consommateurs.

Le Convergence Consulting Group s’attend à ce qu’environ 55 pour cent des propriétaires de téléphones cellulaires soient passés à un modèle intelligent d’ici la fin de 2012. Cette proportion devrait passer à 65 pour cent à la fin de 2013, et à 80 pour cent à la fin de 2016.

L’augmentation de l’utilisation des données gonfle les revenus des trois principaux joueurs du marché de la télécommunication sans fil au Canada — Bell, Rogers et Telus. Aux yeux de M. Eiley, cette source de revenus représentera, en 2012, environ 39 pour cent des rentrées d’argent.

Le pdg de Rogers, Nadir Mohammed, estime ainsi que l’avenir appartient aux données, soulignant que 65 pour cent des clients de son entreprise ont adopté des téléphones intelligents.

Chez Wind, le pdg Anthony Lacavera parle lui aussi d’une migration vers les nouveaux appareils multifonctions. M. Lacavera prévoit également qu’en 2013, les propriétaires de téléphones intelligents commenceront véritablement à visionner des vidéos et la télévision sur leurs appareils.

Du côté de Rogers, on parle également de l’émergence du commerce mobile et de la croissance de ce secteur, que le fournisseur a lancé en 2012 avec la banque CIBC. Les consommateurs seront ainsi de plus en plus nombreux à régler des transactions avec leur téléphone cellulaire.

Les fournisseurs de services de téléphonie cellulaire auront par ailleurs l’occasion de miser pour obtenir des bandes de fréquences radio sur lesquelles ils pourront offrir une connectivité, plus tard en 2013, histoire de bâtir des réseaux plus rapides.

Ottawa devrait en effet mettre aux enchères le spectre de 700 mégahertz, une bande de fréquences très recherchée qui permettra d’améliorer le service en ville et à la campagne.

Rogers, Bell et Telus n’ont pas attendu cette mise en vente pour dévoiler des réseaux plus rapides répondant à la norme LTE («Long Term Evolution», évolution à long terme), qui sont mieux adaptés à l’utilisation de données, et les petits fournisseurs devraient faire de même après la vente de la bande de 700 mégahertz.

Étrangement, les lignes téléphoniques terrestres sont toujours bien présentes au pays: en 2012, 82 pour cent des foyers canadiens disposaient d’une telle connexion téléphone, et seuls 18 pour cent des foyers ne s’en remettaient qu’au cellulaire.

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