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Dépenses: éducation et santé ciblés

Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

QUÉBEC – Les ministères de l’Éducation et de la Santé seront considérablement mis à contribution pour freiner la croissance des dépenses de programmes à 1,2 pour cent.

La hausse des dépenses du ministère de la Santé ralentira en 2015-2016, à 1,4 pour cent, comparativement à 4,2 pour cent l’année précédente, indiquent les documents budgétaires déposés jeudi.

Le ministère de l’Éducation sera sollicité aussi fortement, alors que la hausse de ses dépenses plafonnera à 0,2 pour cent, par rapport à 1,6 pour cent en 2014-2015.

Au total, les dépenses en santé seront de 32,8 milliards $ cette année, contre 32,4 milliards $ durant l’exercice précédent, tandis que les dépenses en éducation seront de 16,92 milliards $ au cours des 12 prochains mois, par rapport à 16,89 milliards $ durant les 12 précédents.

À titre de comparaison, la croissance des autres portefeuilles sera de 1,6 pour cent cette année, pour s’élever à 16,6 milliards $, alors qu’une réduction totale de 1,1 pour cent avait été décrétée pour l’année financière précédente.

Avec ce plafond des dépenses de programmes à 1,2 pour cent, le gouvernement donne un solide tour de vis par rapport à l’an dernier, alors que cette cette progression a été de 2,1 pour cent. Au cours des dix dernières années, cette croissance s’est établie à 4 pour cent.

Lors d’une conférence de presse dans le huis-clos du budget, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a répondu aux critiques des syndicats, qui considèrent que la croissance des dépenses prévues en santé et en éducation ne couvrira pas l’augmentation naturelle des «coûts de système», qui s’établit en fonction de l’inflation et de la demande de services.

«Les fameux coûts de système, on n’est pas un gouvernement sur le pilote automatique, a-t-il dit. On n’est pas un gouvernement qui s’assoit et regarde les programmes comme ils existent et les laissent rouler tout seuls. On fait des réformes, des changements, et ces changements font en sorte qu’on est en mesure de financer des services à moindre coût, c’est ce qu’on fait en santé, c’est ce qu’on fait en éducation.»

M. Coiteux a tenté de minimiser l’ampleur de l’effort exigé du ministère de l’Éducation en faisant valoir qu’il est «proportionnellement moins important que celui qu’on demande au secteur de la santé».

Pour atteindre leur objectif de retour à l’équilibre budgétaire, les libéraux avaient estimé qu’un manque à gagner de 2,9 milliards $ restait à trouver.

En décembre, il restait environ 1 milliard $ à identifier dans les finances publiques pour réaliser cet engagement financier.

Selon les documents, pour y parvenir, le gouvernement mise sur des compressions totalisant 729 millions $ et l’utilisation d’une réserve de 300 millions $.

La principale source de réduction de dépenses identifiée dans les documents est de 150 millions $. Elle provient d’une révision à la baisse de la contribution gouvernementale à la Financière agricole du Québec, le programme d’assurance des agriculteurs.

En éducation, une réduction des dépenses de 29,1 millions $ dans l’enseignement supérieur est réalisée grâce à la révision des programmes de subventions, indiquent les documents du Conseil du trésor.

Les dépenses administratives de l’éducation seront également diminuées de près de 6 millions $.

Au chapitre de la santé, des économies reliées à l’implantation de réforme du ministre Gaétan Barrette sont évaluées à 55 millions $, tandis que 150 millions $ doit venir de «l’amélioration de la pertinence des soins et des services en santé physique».

Le budget présenté jeudi prévoit également la fusion de nombreux organismes, notamment dans les secteurs du travail et de la gestion des rentes de retraite, grâce auxquelles les libéraux espèrent dégager 400 millions $ sur une période qui n’a pas été établie dans les documents.

Pour atteindre ses cibles, le Conseil du trésor veut profiter du renouvellement cette année des conventions collectives des 541 000 employés du secteur public pour faire des économies.

Par ailleurs, les budgets discrétionnaires des ministres, qui leur permettent de soutenir des projets de leur choix, seront revus à la baisse, une économie estimée à 4 millions $.

Malgré toutes les mesures annoncées jeudi, un manque à gagner de 853 millions $ reste encore à identifier dans le budget de 2016-2017 pour maintenir l’équilibre budgétaire durant cet exercice.

Les prévisions de croissance des dépenses pour l’année budgétaires 2016-2017 ont été fixées à 2,2 pour cent.

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