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Justin Trudeau ne veut pas revoir le libre-échange avec le Panama

MONTRÉAL – La gigantesque fuite de données connues sous le nom de «Panama Papers» donne une motivation supplémentaire aux pays pour travailler ensemble afin de trouver une solution globale à l’évasion fiscale, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau mercredi matin.

Selon lui, le problème ne peut être réglé par un pays qui agit seul, parce que ceux qui cherchent à ne pas payer leurs impôts vont simplement magasiner et trouver une autre juridiction plus favorable à leurs intérêts.

Le premier ministre a ainsi réagi pour la première fois au scandale, alors qu’il se trouvait à Montréal pour une annonce d’investissement fédéral dans le transport collectif.

Le problème de l’évasion et de l’évitement fiscal ne date pas d’aujourd’hui, a-t-il toutefois rappelé.

C’est pourquoi dans le dernier budget fédéral son gouvernement a mis de côté 440 millions $ pour donner des ressources et des outils supplémentaires à Revenu Canada afin de lutter contre l’évasion fiscale, a-t-il dit.

Mais le scandale des «Panama Papers» survenu depuis montre à nouveau qu’il y a des individus très riches qui trouvent encore des façons de contourner la loi pour ne pas payer d’impôts, a-t-il déclaré.

«La vaste majorité des Canadiens croient qu’il est important que tous paient leur juste part d’impôts», a dit le premier ministre, avant de soutenir qu’il s’agit là d’une priorité pour son gouvernement.

Selon le quotidien Toronto Star, membre du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a analysé les documents, les noms de 350 citoyens canadiens y figurent.

Interrogé à savoir si des changements devaient être apportés aux lois canadiennes pour combattre l’évasion fiscale, M. Trudeau a répété qu’une approche globale était nécessaire.

«Le niveau de conscientisation que les citoyens du monde commencent à avoir est une bonne chose», a-t-il dit, mais «il s’agit d’une tâche sur laquelle nous devons travailler comme une communauté de nations».

«C’est pourquoi le Canada participe avec plusieurs autres pays dans des efforts multilatéraux pour augmenter la transparence et la responsabilité pour que l’évasion et l’évitement fiscal soient minimisés dans le monde», a ajouté M. Trudeau.

Le dévoilement des données ne modifie pas les liens du Canada avec le Panama, avec lequel il a signé un accord de libre-échange en vigueur depuis 2013.

«Le Parti libéral demeure un parti de libre-échange et nous savons que le libre-échange est bon pour les travailleurs et l’économie canadienne», a-t-il dit.

Il affirme qu’il va toujours appuyer les projets d’accords commerciaux s’ils sont avantageux pour le pays.

L’affaire des «Panama Papers» concerne les documents internes de Mossack Fonseca, un cabinet d’avocats établi dans ce pays d’Amérique centrale.

L’enquête du Consortium a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, vedettes du football ou milliardaires et a créé une onde de choc dans le monde, entraînant même depuis la démission du premier ministre islandais.

L’Agence du revenu du Canada (ARC) a demandé mardi à ses partenaires étrangers et au Consortium de lui transmettre copie des «Panama Papers» afin de potentiellement poursuivre les contribuables canadiens fautifs.

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