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Jeunet boucle son tournage à Montréal

Photo: Collaboration spéciale

C’est samedi que le cinéaste Jean-Pierre Jeunet a donné le dernier coup de manivelle de The Young and Prodigious Spivet, coproduction tournée largement au Québec. Métro s’est rendu sur le plateau et s’est entretenu avec le cinéaste.

Il faisait froid sur le viaduc Van Horne. Malgré le soleil ambiant, un vent hivernal glaçait le sang. Des techniciens qui étaient présents depuis tôt le matin s’affairaient autour d’un camion-citerne. Pour les besoins du cinéma, Montréal devient Chicago, une ville que traverse un jeune enfant prodige (interprété par le nouveau venu Kyle Catlett) devant se rendre à Washington pour recevoir un prix prestigieux.

Cette scène extérieure est la dernière d’un tournage de 72 jours. Pour la première fois, le célèbre metteur en scène qui nous a donné Delicatessen et Un long dimanche de fiançailles a décidé d’utiliser une technologie en 3D qui se rapproche de celle d’Hugo, de Martin Scorsese, et qui lui occasionne quelques pépins.

«Ce n’est pas facile tous les jours, parce que c’est très expérimental, explique le cinéaste français entre deux prises. La preuve, on est encore en panne. Mais ça va. C’est notre quotidien.»

Un quotidien qui a amené le père d’Amélie Poulain à visiter Sainte-Anne-de-la-Pérade, Trois-Rivières, l’Alberta et les États-Unis pour les besoins de son nouveau bébé qui a pris forme pendant plusieurs saisons.

Il s’agit d’une production franco-canadienne de près de 35 millions de dollars, tournée en anglais, mais le cinéaste a pris soin de garder les rênes serrées afin de conserver sa liberté de création.

Être à sa place
Pour se protéger des surprenantes bourrasques, Kyle Catlett s’est réfugié sous une tente. Bien au chaud, le garçon de 10 ans ne tarit pas d’éloges envers Jean-Pierre Jeunet. «Ce n’est pas seulement un très bon réalisateur, c’est aussi quelqu’un qui a beaucoup de cœur. Lorsque quelque chose se passe mal, il essaie toujours d’aider les autres.»

Le jeune acteur américain a bien aimé le roman dont s’inspire The Young and Prodigious Spivet. Presque autant que celui qui est en train de le porter à l’écran et qui a confié les autres rôles à Helena Bonham-Carter, à Judy Davis et à Dominique Pinon. «Spivet, c’est un peu moi, avoue le réalisateur, qui n’a rien tourné depuis Micmacs à tire-larigot en 2009. Je ne suis pas un génie comme lui, mais, à son instar, je suis un peu maniaque. Le livre a une espèce de magie avec tous ses petits dessins dans les marges. Je m’étais dit que ça allait être très difficile à adapter, et en fait, ç’a été plutôt facile.»

Choisi par l’auteur Reif Larsen lui-même, qui l’aurait préféré à David Fincher, Tim Burton, Michel Gondry et Wes Anderson, Jean-Pierre Jeunet est d’avis que son septième long métrage, qui est «presque un western», tranchera avec tout ce qu’il a pu faire avant. «La grande différence, c’est que c’est plus réaliste. On n’est pas dans un univers décalé… Et de tous mes films, ce devrait être le plus émouvant.»

The Young and Prodigious Spivet
En salle à l’été 2013

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