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Mario Pelchat s’en prend à l’ADISQ et à Hubert Lenoir

Photo: Archives Métro

Le chanteur Mario Pelchat s’en est pris durement à plusieurs facettes de l’ADISQ mardi, sur les ondes d’ICI Première, critiquant notamment l’Académie pour ses décisions et sa manière de fonctionner au courant des dernières années. Il a fustigé plusieurs gagnants, dont le jeune Hubert Lenoir, récipiendaire de trois prix dimanche dernier.

«Je suis d’accord avec le fait que ça prend de la diversité, qu’Hubert Lenoir a du talent, que son excentricité dérange, mais qu’à quelque part, ça a sa place», a-t-il d’abord reconnu. «Mais ça n’a pas sa place quand tu rentres ton Félix à l’intérieur de ta gorge pour essayer de te faire vomir», a-t-il déploré.

Ce geste «déplacé» n’aurait pas dû avoir lieu, à ses dires, «surtout quand on sait que Félix Leclerc, un homme de classe et respectueux, aurait eu au moins cette décence, et aurait su comment remercier le public», a-t-il déclaré sur l’émission Style Libre, animée par Doris Larouche. «Quand tu n’es même plus capable de t’adresser aux gens et que tu leur manques de respect, pour moi ça n’a plus sa place», a-t-il renchéri.

Plus tôt en journée, Guylaine Tanguay se disait «déçue» de ne pas avoir remporté le titre d’interprète féminine de l’année. Selon elle, l’ADISQ ne serait pas encore prête à donner un trophée à une chanteuse country.

Questionné à ce sujet, Mario Pelchat s’est rangé derrière la chanteuse country, soulignant que Guylaine Tanguay «méritait» pleinement son prix.

«Je ne pense pas que c’est le country qui nécessairement dérange l’Académie. C’est ce qui est populaire qui la dérange […] Au Québec, les artistes qui vendent des disques, qui marchent, ce n’est pas ceux qui montent. Ce sont les plus marginaux, les plus excentriques, ceux qui font parler d’eux par toutes sortes d’accoutrements. C’est ça qui marche ici. Mais ça ne représente pas la musique.» –Mario Pelchat

Sur Twitter, la récipiendaire dudit prix, Klô Pelgag, a réagi aux propos du chanteur. «Guylaine Tanguay méritait de gagner, Andréanne A. Malette méritait de gagner, Isabelle Boulay méritait de gagner, Debbie Lynch-White méritait de gagner et je méritais de gagner. On peut faire ça avec toutes les catégories. Bravo tout le monde, mucho love», a-t-elle écrit. Sur la twittosphère, la sortie publique de M. Pelchat a fait réagir aux quatre coins du Québec.

«Unique» au Québec
Aux dires du chanteur, qui a participé au numéro d’ouverture de l’ADISQ cette année, cette situation est unique au Québec. «En France, les récipiendaires sont ceux que l’on connaît, qui ont joué abondamment à la radio et qui ont eu du succès. Aux États-Unis, c’est pareil, quand on regarde les Grammys», a-t-il dit.

Mario Pelchat dit mal s’expliquer cette orientation, qu’il croit être le résultat d’une entente entre plusieurs parties prenantes de l’industrie. «Pourquoi? Parce que c’est dans des boîtes abondamment subventionnées. Ceux qui sont sur le comité de l’ADISQ se donnent des trophées entre eux pour aller chercher des grosses subventions et faire rouler leur patente, leur boîte», a-t-il martelé.

Selon lui, les «petits labels», les artistes qui ont une manière de travailler «différemment» ne sont pas représentés à l’heure actuelle. «Bien sûr qu’on a nous aussi des subventions, mais pas à la hauteur de Spectra ou d’Audiogram, par exemple», a-t-il dit.

«J’ai trois albums dans les meilleurs vendeurs de l’année en lice, et je ne suis même pas producteur de l’année. C’est Audiogram pour une 40e année de suite. C’est un non-sens.»–Mario Pelchat

Selon le chanteur, c’est seulement le public qui votait pour l’interprète ou la chanson de l’année par le passé. «Or, maintenant, il y aussi l’Académie qui vote. À quel pourcentage le public a participé dans le gain de l’artiste de l’année, je serais bien curieux de le savoir», a-t-il lancé, laissant entendre un biais dans les choix de l’ADISQ.

«Je suis tanné de ça, et je ne suis pas le seul», a-t-il considéré, se disant en accord avec une révision des façons de faire à l’ADISQ. «Peut-être que je devrais être sur le comité de l’ADISQ, mais j’ai toujours refusé. Je choisis mes batailles, et je fais de la musique pour le vrai monde. Qu’on ait des Félix ou pas, à la fin, ça ne fait pas de différences pour moi.»

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