Copacabana: ma mère, mon miroir?
Il y a eu Une affaire de femmes, La vie moderne et maintenant Copacabana qui a été présenté à l’édition récente de Cinémania. Isabelle Huppert retrouve sa progéniture Lolita Chammah où elles incarnent Babou et Esméralda, une mère et une fille qui n’ont pas du tout le même mode de vie, la première étant libre, alors que la seconde s’apprête à se marier. «Ça m’a paru tout naturel, raconte l’actrice de passage à Montréal en parlant du plaisir de jouer avec sa fille. Au début on a eu un petit peu de mal à y croire… On a été surprises, on s’est regardées, on a eu un fou rire et on s’est dit : "On n’y arrivera jamais!"» Elles y sont pourtant parvenues.
«La relation mère/fille est un prétexte pour aborder le vrai sujet du film, le monde du travail, relativise cependant son réalisateur Marc Fitoussi. C’est une comédie sociale. C’est pour ça que je me suis un peu engueulé avec le distributeur qui a choisi une affiche les montrant toutes les deux réunies. On a l’impression qu’elles ne se quitteront pas et qu’elles feront du cheval ensemble.» Bien au contraire. Afin de devenir une mère plus «digne» auprès de sa fille et ainsi répondre aux exigences de la société, l’héroïne se trouve un emploi, ce qui l’obligera à prendre conscience des réalités de la vie quotidienne. «Je pense que la liberté aujourd’hui a un prix.
Ainsi, en voulant se distinguer des autres, en voulant mener une vie moins rangée et réglée, le personnage de Babou se trouve un peu seul, développe le cinéaste qui en est à son second long métrage. Elle a opté pour une vie très loin des conventions sociales et elle possède cet optimiste que beaucoup de gens n’ont plus.» Pour Isabelle Huppert, il s’agit surtout d’une occasion de renouer avec un personnage plus léger que ses derniers rôles. «J’aime beaucoup le regard que pose Marc. C’est assez difficile de maintenir un équilibre, de regarder les personnages avec une dose d’humour et de cruauté, sans antipathie ou mépris. C’est très dur à réaliser au cinéma.»
Touche-à-tout
entrevue. Isabelle Huppert fait partie des institutions du cinéma français. Elle semble avoir tout interprété, restant fidèle à ceux qui l’ont déjà dirigée tout en explorant de nouveaux univers auprès de vétérans et de petits nouveaux. «On tourne avec les pères et à un moment donné il faut tourner avec les fils et les filles, explique la comédienne. Le cinéma produit tous les ans de nouveaux acteurs, des metteurs en scène. Ensuite, il faut intuitivement s’associer à ceux qui seront les grands de demain. Jusqu’à maintenant, je suis assez contente de mes choix.»
Copacabana
En salle dès vendredi