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Combattre Les démons

Photo: Les films de l’Autre

Une œuvre sombre et réaliste sur l’enfance? Ça fait changement. C’est ce qu’est en train de filmer Philippe Lesage, avec son récit Les démons.

À Saint-Hippolyte, au nord de Montréal, le vent est frisquet. Aux abords d’une maison située près d’un lac, des enfants s’amusent dans l’eau. L’insouciance semble régner, mais attention. Des parents se disputent, des garçons disparaissent. De quoi effrayer Félix (Édouard Tremblay-Grenier), neuf ans, qui a peur de tout.

Le tournage du film Les démons tire à sa fin. Malgré un budget évalué à 1,3M$, l’équipe a bénéficié de 34 jours de tournage. Un luxe par les temps qui courent. «J’ai l’impression d’avoir du temps, explique Pascale Bussières, qui incarne la mère du jeune héros. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu ça.»

Ce choix de travailler en équipe réduite pour pouvoir filmer plus longtemps s’imposait. Surtout pour un cinéaste issu du documentaire qui désirait garder ses repères en passant à l’univers de la fiction. Cela lui a permis d’être perfectionniste et de multiplier les prises (jusqu’à 28!), d’opter pour de nombreux comédiens non professionnels et d’user d’improvisation.

Le créateur des singuliers Ce cœur qui bat et Laylou tenait surtout à respecter sa démarche artistique, où le ton naturaliste et les longs plans-séquences permettent de réellement saisir l’air du temps et les personnages.

«Ce n’est pas un Conte pour tous: c’est l’exploration des démons de l’enfance. Je montre des choses qu’on n’a pas souvent l’occasion de voir.» -Philippe Lesage, réalisateur

 

«Je ne voulais pas faire l’erreur de dénaturer complètement ce que j’ai établi comme genre de cinéma simplement parce que je me retrouve avec un plus gros budget», explique le réalisateur, dont le premier long métrage de fiction, Copenhague, A Love Story, n’a pas encore pris l’affiche.

Autobiographique sans l’être complètement, Les démons risque de faire frissonner même s’il ne s’agit pas d’un film d’horreur. «J’avais envie de faire un portrait nu de l’enfance, raconte le metteur en scène. Ce n’est pas du tout une perception édulcorée. Moi, de toute façon, j’étais un enfant assez angoissé, et c’est ça que j’explore… On est vraiment dans les peurs, dans les interrogations, dans la perte d’innocence.»

Les démons prendra l’affiche en 2015.

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