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Les cinq seconds rôles de 2012

Ils n’ont pas été à l’avant-plan de l’actualité, mais ils ont pourtant été incontournables. Photo: Collaboration spéciale

La chaussette italienne
Dans les chaussettes d’un mafioso montréalais, on peut cacher 195 000 $ en coupures de 100 $, a calculé Infoman. De l’argent obtenu en truquant les marchés et en corrompant des fonctionnaires. Le phénomène avait pris une telle ampleur que les Montréalais pourraient avoir payé une bonne partie de leurs contrats d’infrastructures 30 % plus cher qu’ailleurs.

Combien cela représente t-il pour les Montréalais? En 2012, la ville a collecté 3 G$ à même notre compte de taxes. Les sommes réservées au réseau d’eau et aux routes représentaient 10,8 %, soit 324 M$. Le 30 % payé en trop équivaut donc à 97 M$. Sur le compte de taxe moyen d’un Montréalais (4 111 $), l’argent volé en 2012 par les mafieux et les fonctionnaires corrompus représente 133 $. Et ce manège durait depuis au moins 10 ans!

Ajoutons que le calcul ci-dessus ne prend pas en compte la possible collusion dans la collecte des ordures, le déneigement ou l’achat de matériel informatique, des secteurs qui ont déjà fait parler d’eux par le passé. Sans des chaussettes efficaces, le mafiosos n’auraient peut-être pas été aussi discrets et les policiers auraient peut-être stoppé ce manège plus rapidement. Maudits élastiques!

L’épingle de sûreté
Sans épingle de nourrice, pas de carré rouge qui tienne! Tout le monde connaît cet objet, mais qui serait capable de dire que l’épingle de sûreté telle qu’on la connaît a été inventée en 1849, et que son inspiration date des Sumériens, 3 000 ans avant notre ère?

Il faut dire que qu’elle a quelque peu disparu depuis les années 1980. Le déclin du mouvement punk, grand utilisateur d’épingles de sûreté, et l’essor des couches jetables ont sonné la fin de l’âge d’or des fabricants d’épingles de nourrice.

Heureusement qu’il reste de temps en temps les contestataires étudiants pour permettre à l’industrie de l’épingle de sûreté de survivre!

La cuillère en bois
Que serait la révolution des casseroles sans les cuillères en bois? Probablement un grande fête des voisins, mais sans le côté cacophonique qui a tellement déstabilisé nos dirigeants.

La cuillère en bois est probablement l’objet le plus préhistorique à occuper une place dans nos maisons. Il faut dire que c’est probablement l’un des derniers produits construits pour durer!

Dans un hommage à la cuillère en bois, la bloggeuse Lee Havvlicek se remémore une tradition sicilienne de son enfance : «À la veille de Pâques, les enfants s’armaient de cuillères en bois et couraient dans la maison en cognant tous les objets en bois qu’ils trouvaient sur leur passage et en hurlant une formule sicilienne qui signifie : « Diable va-t-en, entre Jésus! »» écrit-elle.

C’est peut-être un peu ce qu’ont accompli les Québécois, en 2012, en se débarrassant de leur premier ministre, non?

Le tie wrap
L’année 2012 a dû être très bonne pour les vendeurs de tie wrap au Québec! Sans tie-wrap, pas d’arrestations massives d’étudiants «gratteux de guitares» et pas d’affiches électorales sur nos poteaux.

La plus belle journée pour les vendeurs de tie-wrap fut sans conteste le 23 mai. Les médias ont dénombré ce jour-là 518 arrestations à Montréal et 176 à Québec. Quant aux tie-wraps utilisés pour fixer les affiches électorales, difficile d’en faire le décompte exact.

Et pour 2013? Nul doute que plusieurs vendeurs se frottent déjà les mains à l’idée que le gouvernement minoritaire de Pauline Marois puisse tomber dès l’année prochaine…

Le Renaud Poirier St-Pierre (RPSP)
Mais oui, vous savez, le rouquin frisé qu’on voyait tout le temps derrière Gabriel Nadeau Dubois (GND), lors des entrevues avec les médias! Bref, son attaché de presse. Sans RPSP pas de GND!

Avis aux intéressés, être le «PR» de Gabriel Nadeau Dubois, c’est travailler de 5 h 30 à minuit, pendant plus de trois mois et recevoir, jusqu’à 140 appels par jour (facture téléphonique de juillet : 4 800 minutes! Appels en provenance de 9 pays).

Il faut aussi penser à tout. Cela va jusqu’à appliquer le «concept de chemise propre mais froissée» histoire de donner de GND l’image d’un jeune respectable mais aux moyens financiers limités. «Le défi, pendant tout le conflit, consistait à créer un message qui plairait à la fois aux militants de la CLASSE et à l’opinion publique, parfois un vrai travail de contorsionniste!», s’exclame RPSP en entrevue EXCLUSIVE à Métro.

Être l’ombre de GND, c’est aussi être son garde du corps (même si l’on est pas trop costaud) et s’assurer d’être derrière lui lors des scrums avec les journalistes, pour pouvoir esquiver rapidement quand le porte-parole se met à patauger malgré un réel talent de communicateur.

Un moment particulièrement bizarre en mémoire? «Quand Gabriel s’est fait convoquer pars la cellule anti-terroriste de la SQ pour des menaces de mort qu’il aurait reçues. Ils ne voulaient pas que je sois présent avec lui. Et sous prétexte de l’informer, il a en fait subit un interrogatoire en règle et de l’intimidation. Ça en dit beaucoup sur la société dans laquelle on vit.»

Renaud Poirier St-Pierre publiera en mars, aux Éditions Écosociété, sa vision des coulisses du conflit.

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