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QS: «Arrêtez de penser que ce sont les multinationales qui font vivre une ville»

Photo: Yves Provencher/Métro

Ils sont fiers de leur campagne électorale. Les deux co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David et Andrés Fontecilla, affirment que dans cette période de débats, ils ont «décidé de faire partie du portrait politique, de faire partie de l’équation». Dans leur autobus de campagne, les deux solidaires ont accueilli Métro pour discuter de leur vision de Montréal.

Êtes-vous en accord avec l’intention du maire de Montréal de demander un statut particulier pour la ville?
Andrés Fontecilla: Montréal doit avoir un statut particulier afin de répondre aux multiples besoins auxquels elle doit faire face. En matière de lutte à la pauvreté, en matière d’itinérance, la Ville de Montréal est aux premières lignes de l’intervention. Pourtant, elle doit puiser dans des coffres de plus en plus dégarnis. Nous voulons renégocier un nouveau pacte fiscal avec la Ville pour qu’elle compte sur de nouvelles sources de revenus.

La STM affiche un manque à gagner de 20M$ dans son budget. Comment Québec peut-il intervenir?
Françoise David: En 5 ans, Québec solidaire veut investir 20G$ dans les infrastructures.

AF: Mais le problème c’est que, pendant qu’on investit, les opérations sont déficitaires. Les fonds provenant du gouvernement, des usagers et des municipalités ne suffisent pas pour couvrir les dépenses. Ce qu’on promet, c’est un investissement de 200M$ par année dans l’ensemble des sociétés de transport du Québec, pour réduire la part de financement de l’usager, car les tarifs ne font qu’augmenter année après année.

Comment peut-on redynamiser l’économie de Montréal?
FD: Montréal, c’est déjà une métropole importante sur le plan économique. Mais il faut développer davantage tout ce qui s’appelle commerce de proximité, notamment. Les projets en économie sociale, les coopératives, les organismes sans but lucratif: tout ça fait vivre Montréal. Il faut arrêter de penser que ce sont les multinationales qui font vivre une ville et qui créent de l’emploi. Il y a aussi cette multitude de petites entreprises, qui comptent peut-être 10 employés. Ça n’a l’air de rien, mais avec 10 personnes à la fois, on fait une économie!

Est-ce que Montréal va bien?
FD: Je trouve que Montréal ne va pas si mal. On voit de belles choses à Montréal. Mais un de ses problèmes, c’est la difficulté d’offrir un emploi décent à l’ensemble de ses habitants, particulièrement dans la population immigrante. Les gens arrivent ici, on leur demande de parler anglais en plus de parler français, on leur demande de recommencer leurs études, on leur dit qu’ils n’ont pas de qualifications. On crée toute sorte d’obstacles à l’intégration. Je suis sidérée du taux de chômage dans les communautés arabo-musulmanes, notamment.

AF: Québec solidaire va donner un appui beaucoup plus substantiel à la question de la francisation. Je trouve que les formules actuelles de francisation font en sorte que les personnes apprennent difficilement le français, puisque les cours sont souvent en soirée, après une journée de travail. Les gens qui suivent des cours de francisation à temps plein vivent du bien-être social. Dès qu’ils ont un travail un peu mieux rémunéré, ils laissent tomber les cours de français. Ça crée des carences en termes de francisation de la population immigrante. C’est là qu’on doit avoir une intervention très forte.

Comment trouvez-vous le maire Coderre?
FD: Je suis obligée de reconnaître que le maire Coderre défend sa ville. Ça fait plaisir à voir. Par ailleurs, sur des questions comme le logement, l’itinérance, la pauvreté, on verra quels gestes il pose. Je le rencontre vendredi. Une des choses que je vais lui poser, c’est ça: à quel moment passe-t-on de la parole au geste?

Que pensez-vous du recouvrement de l’autoroute Ville-Marie?
FD: C’est une bonne idée! L’important, toutefois, ce n’est pas juste de recouvrir cette portion: c’est ce qu’on en fait.

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En rafale

  • Qu’est-ce que vous aimez des campagnes électorales? La rencontre avec les gens (FD).
  • Votre plat préféré en campagne? Le couscous aux légumes (AF).
  • Le livre que vous lisez en campagne: Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson (FD); La laïcité falsifiée, de Jean Baubérot (AF).
  • Votre rituel pour tenir le coup en campagne? Dormir 7 ou 8 heures par nuit (FD); passer au moins une heure par jour avec mon enfant (AF).
  • Anecdote: le fou rire à Granby, quand on a fait la vaisselle dans l’autobus avec MC Gilles, de l’émission Infoman (FD).
  • Votre mentor: Françoise [David] et Amir [Khadir] (AF).
  • Un mot pour décrire le nouveau maire Coderre: Décidé (FD); présent (AF).

Cette semaine
Métro présente cette semaine une entrevue par jour avec les chefs des principaux partis de cette campagne électorale provinciale.

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