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Michel Paquette aimait les petites attentions

Photo: Métro

Le surveillant de chantier à la Ville de Montréal Michel Paquette a admis qu’il recevait une dizaine de bouteilles de vin ainsi que des paniers de Noël pendant la période des fêtes. Les entrepreneurs lui ont également offert des billets de hockey. «C’est sûr que c’est quelque chose que j’aime, j’appréciais», a-t-il dit.

Mais vers 2002-2003, il s’est dit mal à l’aise de recevoir ses cadeaux directement au bureau et a demandé à ce que les bouteilles soient livrées à la maison. «Ça faisait peut-être jaser les gens, je voulais éviter ces choses-là. Dans mon cas je voulais que ce soit plus discret», a-t-il reconnu.

Il lui est arrivé de refuser d’aller dans un souper de Noël organisé par les entrepreneurs en compagnie des fonctionnaires. «Par éthique?», lui a demandé la présidente de la commission, France Charbonneau.

«Non, je ne pensais pas à l’éthique à ce moment… », a-t-il expliqué avant d’ajouter que c’est surtout par timidité qu’il avait refusé l’invitation.

Il a toutefois joué à quelques reprises au golf avec ses collègues et des entrepreneurs, cinq ou six fois par année, a-t-il indiqué.

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Toutes les petites attentions ont subitement cessé à partir de 2008-2009, moment où la Ville de Montréal a appliqué son guide de conduite et où les entrepreneurs se sont faits plus discrets avec l’arrivée de l’escouade Marteau.

Contrairement à plusieurs témoins qui ont décrit la corruption comme un secret de Polichinelle, M. Paquette dit n’avoir jamais eu vent que ses collègues touchaient de généreux pots-de-vin.

L’entrepreneur Tony Conte lui a déjà demandé en 2000 s’il souhaitait faire plus d’argent. «Je lui ai dit que ça ne m’intéressait pas d’entrer dans ces combines-là», a-t-il dit. « Mais vous receviez des cadeaux…», lui a fait remarquer le procureur Simon Tremblay. «Justement, ça m’était suffisant.»

Il a ajouté qu’il a gardé cet événement pour lui de peur de perdre son emploi.

M. Paquette a été suspendu avec solde le 2 octobre. Sa suspension a été reconduite sans solde à partir du 6 novembre.

Changement dans l’ordre des témoins
La commission a annoncé jeudi matin qu’elle devait changer l’ordre prévu des témoins pour des raisons exceptionnelles qu’elle ne peut révéler publiquement.

C’est donc l’entrepreneur de Québec, Martin Carrier, qui sera entendu de même que l’enquêteur de la commission, Éric Vecchio, qui avait déjà été entendu en septembre. L’analyse de la corruption dans l’administration de la Ville de Montréal sera donc mise entre parenthèses temporairement.

Martin Carrier est cet entrepreneur qui avait brisé le silence en 2010, en révélant avoir été victime d’intimidation de la part du clan Rizzuto. En 2005, l’entrepreneur de la vieille capitale avait obtenu un chantier à Montréal et avait reçu des menaces d’un homme de main du clan Rizzuto, Francesco Del Balso, qui lui avait dit de ne plus revenir travailler dans la métropole.

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