Soutenez

Robert Abdallah aurait bien touché un pot-de-vin

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Il avait nié la version de Lino Zambito sur toutes les tribunes, pourtant Robert Abdallah aurait bel et bien reçu des avantages financiers pour un contrat municipal.

Devant la commission Charbonneau, lundi matin, Michel Lalonde a confirmé avoir joué le rôle d’intermédiaire entre Lino Zambito et l’entreprise Tremca, comme l’avait relaté M. Zambito à l’automne.

En 2005, Lino Zambito avait obtenu un contrat de construction d’un égout collecteur sanitaire. Bien qu’il avait le choix entre des tuyaux coulés sur place ou des tuyaux préfabriqués, l’entrepreneur avait une préférence pour la première option.

Or l’entreprise de tuyaux préfabriqués Tremca a eu vent de ses intentions et a directement appelé M. Lalonde dont la firme s’occupait de la conception et la surveillance du projet. M. Lalonde a donc organisé une rencontre entre un dirigeant de Tremca (Michel Caron ou son fils Éric Caron) et M. Zambito pour lui «expliquer» les avantages des tuyaux de Tremca.

M. Zambito était réticent, car les tuyaux coûtaient plus cher. Devant la commission lundi, M. Lalonde a confirmé qu’au cours de la rencontre, M. Caron a expliqué que le surplus des coûts (300 000$) devait aller dans les poches du directeur général de la Ville de l’époque, Robert Abdallah. M. Caron aurait dit: «Moi, il faut que je parle à monsieur Abdallah et il faut qu’on s’occupe de lui».

M. Abdallah avait nié l’épisode en octobre dernier. Le témoignage de M. Lalonde pourrait ramener l’ancien dg en avant-plan.

Le lexique de Michel Lalonde
Michel Lalonde est un homme d’affaires, président de l’entreprise de génie Génius. Pendant 5 ans, il a pris part au système de collusion à Montréal. Sans doute pour atténuer le caractère illégal de ses actes, il a eu recours à de nombreux euphémismes pendant son témoignage devant la commission Charbonneau, lundi.

Porte-parole
Responsable d’organiser le dialogue entre les firmes afin de pratiquer la collusion et faire le relai auprès de l’argentier d’Union Montréal, Bernard Trépanier.

Accommoder 
En tant que firme de génie qui surveille les chantiers, accommoder les entrepreneurs signifie fermer les yeux sur les extras des chantiers demandés par les entrepreneurs et empocher 25% au passage.

Sanctionner
Être au courant de la collusion et du système de financement illégal des partis politiques. Par extension, avoir participé à la mise en place dudit système, en sous-entendant la participation de Frank Zampino, ancien numéro deux de la Ville de Montréal.

(S’)Accomplir
Verser sa «cut» de 3% à Bernard Trépanier après l’octroi d’un contrat.

Malaise
Réaction à la création de l’escouade Marteau et sentir que ses activités illégales sont de plus en plus risquées.

Mariage de firmes
Partenariats entre les firmes qui réaliseront les travaux d’un projet. Les unions sont choisies par ceux qui distribuent les contrats selon le fonctionnement du système de collusion en place, soit Michel Lalonde et Bernard Trépanier.

S’adresser de façon conviviale
Un entrepreneur qui s’adresse directement à la firme de génie pour lui faire savoir qu’il veut obtenir un projet bien précis.

Prix selon le marché montréalais 
Prix gonflés de 30%.

Recevoir un message
Recevoir des pressions pour faire affaire avec un fournisseur plutôt qu’un autre.

S’occuper de
Verser un pot-de-vin.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.