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Virée nocturne avec Luc Ferrandez

Photo: Le Pigeon

Notre chroniqueur noctambule Baz a invité le maire sortant du Plateau-Mont-Royal à une virée nocturne dans son arrondissement. Baz raconte cette soirée avec Luc Ferrandez et quelques amis.

«Ferrandez, crisse de gros plein de marde!» Un cri amical lancé par un gars en vélo coin Mont-Royal et Christophe-Colomb en direction de Luc Ferrandez, maire du Plateau Mont-Royal.

C’était ma première rencontre non officielle avec notre maire, il y a deux ans. L’inconnu en question venait d’essayer de lui foncer dessus et Ferrandez avait répliqué en souriant et en hochant de la tête comme on salue un vieux chum de brosse.

Il m’avait donné l’impression d’un homme confiant, bouillant et limite prétentieux. Me voici maintenant en train de jouer une partie de billard au bar Scoop avec lui et quelques amis. Une invitation lancée au hasard pour jaser sexe, drogue et politique municipale que le maire a acceptée d’emblée en pleine campagne électorale. «Je suis vraiment content d’être avec vous, lance-t-il. Je ne les vois pas les jeunes de 30 ans du Plateau. Il n’y a que des vieux qui viennent à mes partys de trottoir.»

Il est clair que Ferrandez est un peu déconnecté de la jeunesse du Plateau. En quête de son deuxième mandat, le maire de l’arrondissement est en guerre ouverte contre le bruit et les bars. Pas la meilleure façon de mettre l’électorat pré-trentenaire de ton bord. Lui en est à sa première pinte, on est à notre quatrième. Ce ne sont pas les salles de spectacle, le problème, ce sont les bars, affirme-t-il. Pour les résidants du voisinage, un bar c’est le jour de la marmotte, chaque jour de la semaine, 365 jours par année. Du bruit, des gens qui pissent dehors et s’assoient dans tes marches. Pour qu’un quartier vive et soit en santé, tu as aussi besoin de tes résidants qui se lèvent à 6 h et vont se chercher des croissants au coin de la rue. Il faut penser à eux aussi.»

Le problème, c’est que les bars et les salles de spectacle font partie intégrante du Plateau depuis toujours, et Ferrandez semble pencher un peu plus du côté matantes et familles. On le comprend mieux quand, après 2 pintes de 50, il nous explique qu’en tant que passionné de cyclisme, il n’a jamais été fou de fête et d’excès. Les avantages d’une vie nocturne éclatée et bouillonnante sont un peu loin de sa réalité. Malgré tout, Ferrandez joue le jeu, s’enfile un shooter «grosses boules» et discute avec nous comme un vieux chum. Sympathique, charismatique et plus à l’écoute que je l’aurais cru. Le reste de la soirée est décousue, mais Ferrandez est sorti de son personnage politique.

Autour de 1 h, Luc nous confie qu’il doit rentrer pour être en forme demain matin. Un bébé, ça ne comprend pas que son papa soit en pleine campagne électorale.

  • On jase…

Richard Bergeron
«Bergeron a des défauts, bien entendu, mais le document de 2 500 pages sur le projet de loi XYZ que personne ne lit, bien lui, il le lit.»

… l’avenue du Mont-Royal
«L’avenue du Mont-Royal, c’est loin d’être ma préférée. Le problème, c’est quelques propriétaires immobiliers, dont je vais taire les noms, qui ont fait grimper les loyers ridiculement dans les dernières années.»

… des policiers
«Les policiers coûtent beaucoup trop cher à la Ville. Juste leurs bottes, c’est un 800 $ par policier annuellement. Ce que je veux, c’est leur enlever un peu de pouvoir pour qu’ils nous coûtent moins cher. Par exemple, l’histoire de la milice anti-bruit, c’est de la grosse bullshit. Je n’ai jamais dit ça. J’ai dit que je voulais créer une équipe de voisinage qui s’occuperait des plaintes de bruit excessif parce que je veux enlever ça d’entre les mains des policiers.»

… de Denis Coderre
«Denis Coderre dit qu’il veut couper les navettes du centre-ville vers l’aéroport pour mettre les taxis dans sa poche. Comme ça, ensuite, t’as des centaines de taxis qui font du lobbying pour ton parti pendant toute la campagne, gratuitement.»

… de l’amour
«Je n’ai pas l’impression que les jeunes dans la vingtaine baisent de nos jours. Sinon, perso, je crois que l’amour, ça dure quatre ans, pas plus.»

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