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Marois promet un grand ménage contre la corruption

MONTRÉAL – Eclipsée par Jacques Duchesneau sur le terrain de la lutte à la corruption, Pauline Marois a tenté dimanche de reprendre l’avantage en promettant «un grand ménage» dans «les nids de corruption».

«Un homme seul ne suffit pas, ça prend toute une équipe», a lancé la chef péquiste, faisant allusion à l’ancien dirigeant de l’Unité anticollusion du ministère des Transports qui vient de joindre les rangs de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Après avoir choisi d’ignorer l’annonce de la candidature de M. Duchesneau au sein de la CAQ, la leader souverainiste s’est présentée comme la championne de l’intégrité politique devant plusieurs centaines de militants et la plupart de ses candidats réunis à Montréal.

Dans son premier discours majeur depuis le début de la campagne électorale, Mme Marois a annoncé son intention de marcher dans les sillons des gouvernements péquistes précédents et de faire maison nette dès qu’elle prendra les rênes du pouvoir.

«Nous avons la volonté, nous avons l’expérience, nous avons l’équipe capable de faire un grand ménage dans tous les ministères. Nous avons fait le ménage en 1976, nous l’avons refait en 1994 et nous allons refaire le ménage en 2012», a-t-elle affirmé devant les partisans péquistes entassés sous un chapiteau à la pluie battante dans la circonscription de Gouin.

Elle-même, a-t-elle tenu à rappeler pour faire bonne mesure, a nettoyé «les nids de corruption» à son arrivée à la présidence du conseil du Trésor en 1994 sous le gouvernement de Jacques Parizeau.

Question d’illustrer sa détermination à combattre le copinage et le pouvoir corrupteur de l’argent, elle a prévenu ses candidats qu’elle sera impitoyable si l’un d’eux, une fois élu, se retrouve compromis.

«Je vous dis ceci, si jamais un membre de mon gouvernement devait manquer à ses devoirs, je serai intraitable, ce sera tolérance zéro», a-t-elle dit.

La députée de Charlevoix a par la suite énoncé les grandes mesures que le PQ entend adopter pour libérer la politique «une bonne fois pour toute du pouvoir de l’argent».

Sous un gouvernement péquiste, les dons aux partis politiques seraient plafonnés à 100 $ plutôt qu’à 1000 $, a-t-elle souligné. Aussi, «pour mettre fin à la manipulation du calendrier électoral», le Parti québécois instaurerait les élections à date fixe.

De plus, a poursuivi Mme Marois, le PQ au pouvoir abolirait les primes de départ pour les députés qui abandonnent leur mandat «sans raison légitime».

Dans l’espoir d’éviter l’érosion de ses appuis au profit de la CAQ, la chef péquiste a insisté sur le travail accompli par ses députés pour assainir les moeurs politiques. Ces derniers ont «posé des centaines de questions et dénoncé les scandales à répétition» à l’Assemblée nationale, a-t-elle soulevé.

De même, sans le député de Gouin, Nicolas Girard, le scandale de l’attribution des places en garderie à de généreux donateurs libéraux n’aurait jamais éclaté au grand jour, a fait valoir Mme Marois.

«C’est notre travail à l’Assemblée nationale qui a poussé Jean Charest dans ses derniers retranchements», a affirmé la leader péquiste au sujet de la décision _ tardive _ du chef du gouvernement libéral de créer la commission Charbonneau sur la corruption.

En matinée, Mme Marois catégoriquement refusé de commenter l’entrée en scène de Jacques Duchesneau dans la campagne au service de François Legault.

Aux journalistes rassemblés pour recueillir ses réactions, la chef du Parti québécois s’est limitée à une simple déclaration dans laquelle elle n’a pas soufflé mot du candidat vedette de la CAQ.

Sans accepter de répondre aux questions, Mme Marois a profité de la présence des caméras de télévision pour rappeler les thèmes de sa campagne et le travail effectué par son équipe pour débusquer les corrompus. Elle a par la suite tourné les talons, laissant les reporters pantois.

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