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Réhabilitation de Gouin Ouest: 250000$ pour un quartier en manque d’amour

Photo: Archive/TC Media

Une somme de 250 000$ sera injectée sur trois ans pour donner un plus beau visage au boulevard Gouin Ouest. On essaie de revitaliser cette artère commerciale de Cartierville depuis quelques années, mais elle est toujours caractérisée par des locaux vacants.

L’investissement doit agir sur «l’ambiance et le confort des usagers de l’artère, sur les îlots de chaleur qui se concentrent sur Gouin Ouest, ainsi que sur la détérioration du cadre bâti», indique le Conseil local des intervenants communautaires de Bordeaux-Cartierville (CLIC-BC) qui porte ce projet. «C’est une nouvelle étape dans la revitalisation de Gouin Ouest», souligne Nathalie Fortin, directrice du CLIC-BC.

La somme provient de trois sources différentes. Il y aura 130 000$ qui émanent du programme Quartier 21 de la Ville de Montréal et des services de la santé qui financent des projets de développement durable à l’échelle locale. Une autre partie sera puisée à même les 200 000$ accordées il y a deux ans par la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) d’Ahuntsic-Cartierville pour la revitalisation de Gouin Ouest. Une troisième part sera consentie par l’arrondissement pour les travaux d’embellissement et d’entretien.

Intitulé «Gouin Ouest: Cœur de Cartierville», le projet s’inscrit dans le cadre du plan concerté Bordeaux-Cartierville et de la démarche de Revitalisation urbaine intégrée Bâtir ensemble un quartier à notre image.

Renaissance
Une étude récente estimait que les commerces sur Gouin Ouest ont un bassin de clients de 30 000 personnes, soit l’équivalent d’une petite ville comme Alma ou Pointe Claire, ce qui représente un potentiel économique estimé à 90 M$. Cependant, la faiblesse de l’offre commerciale fait que ces sommes sont dépensées ailleurs.

Il faut reconnaître toutefois, que depuis deux ans, des initiatives d’envergure sont prises sur ce bout d’artère pour aider les commerçants à profiter de ce potentiel économique important. «Il y a les souks, ensuite l’étude qui a estimé le potentiel économique de cette artère. Il y a aujourd’hui cette nouvelle action. Petit à petit, on continue à travailler pour réhabiliter cette rue commerciale de Cartierville», indique Harout Chitilian, conseiller de la ville du district de Bordeaux-Cartierville.

Concrètement, le projet vise la distribution de bacs à végétaux aux commerçants ou propriétaires fonciers, conçus et déployés par Ville en Vert et l’installation de mobilier urbain sur l’artère d’ici trois ans par l’arrondissement.

Une signature artistique de la rue, une zone WI-FI gratuite, des aires de relaxation et d’autres actions du même genre sont également prévues.

Mobiliser les commerçants
Par ailleurs, les commerçants sont appelés à améliorer les devantures de leurs établissements. «Il y aura un concours de propositions d’embellissement des devantures, annone Mme Fortin. Les trois meilleures seront sélectionnées par un jury et les citoyens pourront voter pour celle qui leur plaira le plus. La devanture choisie sera entièrement financée par le programme.» Une devanture par année sera ainsi réalisée.

«On s’adresse aux commerçants parce qu’on veut qu’ils s’engagent plus dans le développement de leur artère», révèle M. Chitilian. Pour lui, il est impératif de créer une association des commerçants de cette rue.

 

Les locaux à louer sur Gouin Ouest sont légion. Photo: Archives/TC Media
Les locaux à louer sur Gouin Ouest sont légion. Photo: Archives/TC Media

Le renouveau de Gouin Ouest

Gouin Ouest connaît une lente descente aux enfers depuis plusieurs années. Les commerces emblématiques ont fermé les uns après les autres. La Gascogne, fameuse pâtisserie, a fermé boutique en 2012, après 50 ans d’activités dans le quartier. En 2013, le club Videotron au coin du boulevard Gouin Ouest et de la rue Lachapelle baissait rideau. Cette vague de fermeture de commerces semblait inexorable moins de 20 ans après la fermeture du parc Belmont qui avait fait les beaux jours du quartier.

Le secteur prenait la réputation de zone pauvre et dangereuse. Dans les années 1990, il a pris le surnom de cracktierville et les locaux fermés servaient de piqueries et de fumoir. Aujourd’hui encore, les locaux placardés ou à louer caractérisent le quartier.

Depuis deux ans, des actions de revitalisations se suivent. Un Tim Hortons a remplacé le club Vidéotron et des commerces comme Zenbu Sushi, Nikos Pizza ou encore les restaurants Paulo et Suzanne et la Fourchette antillaise entre autres, maintiennent le «standing» du quartier.

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