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Clinique pour changement de sexe incendiée: crainte d’un crime haineux

Photo: Amine Esseghir/TC Media

L’unique clinique privée à offrir des chirurgies de changement de sexe au Canada a été la cible d’un incendie criminel dans la nuit du 2 mai. La communauté transsexuelle a exprimé son inquiétude craignant que l’établissement de santé soit la cible d’un crime haineux.

Le Centre métropolitain de chirurgie situé sur le boulevard Salaberry, à Ahuntsic-Cartierville, est spécialisé en chirurgie esthétique et bariatrique, mais il possède surtout la seule équipe de chirurgiens au Canada spécialisée en changements de sexe.

«On ne peut pas dire si c’est un crime haineux à ce stade de l’enquête, mais cette piste n’est pas écartée», a soutenu Abdullah Emran porte-parole du SPVM. Il n’a pas confirmé si des images du suspect ont été fournies aux policiers.

Inquiétude
L’information été largement relayée sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, où la communauté transgenre a clairement exprimé son inquiétude «Si quelqu’un essaye de brûler complètement le planning familial nous connaissons le motif. Mais quand une clinique de transsexuels est mise à feu « le motif est inconnu »», a notamment écrit en anglais la photographe Sophia Banks.

«Cet événement est inquiétant parce qu’on ne sait pas pourquoi cette clinique a été ciblée et on ignore les motivations de celui qui a fait cela», indique Marie-Marcelle Godbout, fondatrice de Aide aux trans du Québec (ATQ), un organisme qui soutient les membres de la communauté transsexuelle. Elle ajoute que l’incendie est une «catastrophe».

«Il y a des gens qui attendent une intervention chirurgicale depuis des années. C’est pour elles un rêve qui se réalise et là, c’est reporté on ne sait pas jusqu’à quand», se désole-t-elle.

«Si la clinique a été ciblée parce qu’elle réalise des chirurgies de changement de sexe, je mettrai cela sur l’atmosphère de violence qui vise les personnes trans depuis quelques temps», estime Caroline Trottier-Gascon, porte-parole du Groupe d’action trans de l’Université de Montréal.

Selon elle, l’année 2015 a été particulièrement violente pour les personnes transgenre en Amérique du Nord. «Il y a plus de visibilité de la communauté, cela aide à faire passer des lois qui leurs sont plus favorables, mais cela exacerbe en même temps la haine à leur égard», convient-elle.

On ignore quand les chirurgies reprendront. La direction du centre n’a pas retourné les appels de TC Media.

Selon les chiffres du ministère de la Santé, 533 personnes ont changé de sexe depuis 2009 au Québec.

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