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Crise d’assurances: uniquement la faute des syndicats?

Depuis quelques années, on note aussi une forte concentration de copropriétés à l'Île-des-Soeurs. Photo: Archives/TC Media

La hausse des primes d’assurance des syndicats de copropriété témoigne d’un «marché malade» selon le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ). Bien que la situation soit préoccupante pour plusieurs, l’organisme trouve que de pointer du doigt les syndicats de copropriété ne soit pas l’attitude à adopter.

Selon Me Yves Joli-Cœur, secrétaire général du RGCQ et associé et Grandpré Joli-Cœur, si la «crise des assurances n’est pas réglée, on va se ramasser dans une situation où les condos vont perdre de la valeur et les gens perdront confiance à l’égard de la copropriété. À L’Île-des-Sœurs, on ne peut pas se permettre que la copropriété se porte mal.»

Me Joli-Cœur se demande comment il se fait que, du jour au lendemain, les compagnies d’assurance jugent que les syndicats de copropriétés soient incompétents. «Pendant des décennies, les assureurs offraient des petites primes et franchises afin de s’accaparer le marché de la copropriété. Certains assureurs ont souscrit des risques – pas tous, mais certains – sans évaluer le risque.»

Les copropriétés existent depuis 1969, la réalité n’est pas récente, selon lui. La hausse des réclamations ne vient pas d’apparaître non plus.

Le RGCQ a sondé ses membres, qui représentent 19 000 unités, cette année et est arrivée à une conclusion qui peint un autre portrait.

«Ce qu’on nous dit, c’est lorsqu’on souscrit, ils [les compagnies d’assurances et courtiers d’assurances] posent peu de questions sur le volet préventif. Ils n’ont pas l’air de s’en soucier. Moralement, est-ce que les assureurs ont participé à cette dégradation du marché? Peut-être que oui.»

Manque de formation
Me Joli-Cœur ajoute qu’il n’y a eu aucun incitatif pendant des décennies afin de favoriser la saine gestion des syndicats d’assurances.

«Je trouve ça un peu dur de dire que les administrateurs ne sont pas des gens compétents, indique-t-il. Les administrateurs sont souvent bénévoles qui veulent faire pour le mieux, mais qui ne sont pas forcément formé.»

Augmentation même sans réclamation
Me Joli-Cœur déplore également que les augmentations ne soient pas toujours reliées à des réclamations fréquentes.

«Il y a des syndicats qui ont vu des augmentations de 20-30%, malgré aucun sinistre depuis plusieurs années. Les syndicats bien gérés payent pour ceux qui sont mal gérés. Il faut que les entreprises chargent des primes en fonction de la sinistralité.»

Il ajoute que le Bureau d’assurance du Canada effectue beaucoup de campagnes de prévention, notamment pour rappeler aux citoyens de ne pas oublier de changer les piles dans le détecteur de fumée.

«Mais là, les syndicats ont été un peu oubliés. La situation est laissée au gré de la bonne volonté des assureurs. Le gouvernement va devoir légiférer si on ne trouve pas des solutions.»

Les membres du RGCQ se rencontreront le 11 avril lors d’un colloque sur la politique de gestion de risques. On cherchera à trouver des solutions pour minimiser la sinistralité.

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