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L’UPAC débarque chez Claude Dauphin et d’anciens élus

Photo: Vanessa Limoges/TC Media

L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a débarqué mercredi matin aux résidences privées d’anciens élus de la Ville de Montréal ainsi qu’à celle de l’actuel maire de Lachine, Claude Dauphin.

L’ancien conseiller de Peter-McGill, Sammy Forcillo, a reçu la visite des policiers, de même que l’ancien maire de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Cosmo Maciocia, et l’ex-conseillère de Côte-des-Neiges, Francine Sénécal, d’après le quotidien La Presse. L’hôtel de ville de l’arrondissement Lachine a également été visé.

Ces perquisitions auraient entre autres un lien avec le scandale des compteurs d’eau. «C’est la cinquième fois que l’on perquisitionne dans le cadre de cette enquête», a expliqué la porte-parole de l’UPAC, Anne-Frédérick Laurence. Elle a souligné qu’une cinquantaine de policiers sont actuellement à fouiller cinq adresses.

«Des ombres planaient sur Claude Dauphin depuis longtemps», a indiqué à TC Média une source qui préfère garder l’anonymat. Il souligne notamment qu’en 2011, M. Dauphin avait dû quitter le poste de président du conseil à la suite d’informations transmises au maire de l’époque, Gérald Tremblay.

Le maire de Lachine a fait l’objet enquêtes par le passé. Elles concernaient notamment les firmes Génipur et Mindev. La première était dirigée par une connaissance de M. Dauphin et avait obtenu la quasi-totalité des contrats de génie-conseil dans l’arrondissement. La seconde appartient à Frank Minicucci, un proche de Tony Accurso, l’un des principaux acteurs du scandale des compteurs d’eau. Le maire et le directeur de l’arrondissement auraient favorisé M. Minicucci pour que ce dernier l’emporte dans la compétition pour racheter le terrain de l’usine Les Teinturiers Global, alors en faillite.

Selon une enquête de Radio-Canada datée de 2011, on pouvait lire dans les documents interne de la Ville de Montréal, «qu’il est apparent que la direction de l’arrondissement de Lachine et son maire ont pris les moyens pour que deux entrepreneurs déterminés soient favorisés par rapport aux autres promoteurs». Ils concluent «que l’objectif avoué peut être noble, mais il a été atteint au détriment d’un traitement équitable envers le marché et les différents promoteurs intéressés par ce secteur».

M. Dauphin avait vigoureusement défendu son intégrité et s’était défendu de toute malversation, surtout après que le contrôleur général, Pierre Reid, eut consulté ses courriels à son insu. La Ville avait dû lui verser 115 000$ pour mettre fin au litige.

M. Forcillo était quant à lui l’élu responsable des infrastructure et de la gestion de l’eau au moment du scandale des compteurs d’eau. Son nom était apparu dans un reportage de l’émission Enquête et plusieurs fois à la Commission Charbonneau, mais il avait été jusqu’ici été épargné par les perquisitions. Le centre communautaire qu’il avait contribué à mettre sur pied dans le quartier Centre-Sud a néanmoins fait l’objet d’une perquisition pour des motifs liés à sa construction.

Quant à Cosmo Maciocia, il a été responsable des dossiers d’habitation de 2004 à 2009 au comité exécutif de la Ville de Montréal. Selon un témoignage entendu à la commission Charbonneau, il aurait illégalement reçu 60 000$ d’un groupe de génie-conseil pour sa campagne électorale de 2005 en échange de promesse de contrats.

Francine Sénécal a aussi siégé au comité exécutif, de 2001 à 2008. Son mari, Marthial Filion, qui est décédé en 2013, avait été accusé de complot, de fraude et d’abus de confiance dans la foulé du scandale du Faubourg Contrecoeur. Il avait notamment dirigé la Société d’habitation et de développement de Montréal.

Pour l’instant le parti Projet Montréal ne demande pas la démission du maire de Lachine, mais égratigne le maire Coderre.

«Lorsque le maire Coderre a constitué son équipe, il l’a constitué avec des gens qui étaient dans l’équipe Tremblay, a mentionné le chef de Projet Montréal, Luc Ferrandez, en marge d’un point de presse. Avec M. Dauphin on se rappelle qu’il a refusé de présenter quelqu’un contre M. Dauphin. On se rappelle que M. Dauphin vote systématiquement avec M. Coderre dans toutes les décisions du conseil. Il y a vraisemblablement une entente entre eux. Je pense que c’était dangereux, il a pris un risque et maintenant il va devoir vivre avec les conséquences de ce risque.»

Le controversé contrat des compteurs d’eau avait été octroyé par l’administration Tremblay en 2007. Il devait permettre d’optimiser l’utilisation de l’eau et éviter le gaspillage. Le contrat avait été suspendu puis annulé en 2009 quand une enquête avait révélé que le numéro 2 de l’administration Tremblay, Frank Zampino avait voyagé sur le yacht du futur vainqueur du contrat – Tony Accurso – en pleine préparation de l’appel d’offres devant mener au choix du fournisseur.

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