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Luc Ferrandez compare Denis Coderre au dictateur nord-coréen

Photo: Mario Beauregard / TC Media

«Bouleversé» par le décès d’une cycliste jeudi dans son arrondissement, le maire du Plateau–Mont-Royal, Luc Ferrandez, s’est emporté contre le maire de Montréal, Denis Coderre, en le comparant notamment au dictateur nord-coréen, Kim Jong-un.

M. Coderre serait «un menteur», selon Luc Ferrandez, à l’origine vendredi d’une rare et intense sortie contre le maire. L’ancien chef de Projet Montréal n’a pas mâché ses mots après avoir préalablement publié un virulent texte sur sa page Facebook, à la suite du décès d’un troisième cycliste cette année.

Dénonçant «la bullshit» de la Ville, Luc Ferrandez y a notamment écrit que «Denis Coderre est PERSONNELLEMENT intervenu pour bloquer un projet de pistes cyclables proposé par ses experts sur l’avenue des Pins précisément au lieu du décès d’hier». Il a ensuite conclu son texte par un parallèle avec Kim Jong-un.

Au cours d’un point de presse sur un legs du 375e anniversaire de Montréal, le candidat à un troisième mandat de maire du Plateau–Mont-Royal a encore haussé le ton. Cette comparaison avec le dictateur nord-coréen? «C’est trop faible, a-t-il même clamé. Au moins Kim Jong-un, il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Monsieur Coderre, c’est un manipulateur, il fait le contraire de ce qu’il dit.»

Je ne l’accuse pas [Denis Coderre] d’avoir tué une cycliste, je l’accuse de prendre des décisions tous les jours qui mettent des cyclistes en danger et de dire le contraire.» – Luc Ferrandez, maire du Plateau–Mont-Royal

Ville et arrondissement se renvoient la balle
Affirmant être «très fâché» et que «Montréal mérite mieux», Luc Ferrandez a fermement reproché à Denis Coderre des messages contradictoires, citant notamment la voie cyclable réalisée récemment sur l’avenue Atwater, où cyclistes et piétons doivent désormais partager le trottoir.

«On est dans l’abus, la manipulation, le message tordu, a repris l’élu. S’il veut dire: «Moi ça m’intéresse pas, je ne veux pas enlever une voie sur Atwater car ça va enlever de la fluidité, tant pis pour les cyclistes», mais qu’il le dise et au moins, il se fera élire par les gens qui veulent ça.»

L’intersection entre les avenues du Parc et des Pins, sur laquelle est décédée la cycliste de 61 ans jeudi, a également été au cœur de cette sortie médiatique. Luc Ferrandez en veut à la Ville d’avoir stoppé un projet de piste cyclable protégé. Vrai, confirme Marc-André Gadoury, ancien élu de Projet Montréal, désormais responsable du dossier des vélos pour l’administration Coderre.

Mais ce projet n’est pas annulé, a certifié ce dernier, qui a évoqué préalablement des travaux de voirie avant la mise en place de cette piste sécurisée, sans avancer cependant d’échéancier précis. «On ne va pas construire une piste pour rouvrir ensuite la rue», a expliqué Marc-André Gadoury, qui a assuré que le maire du Plateau avait le pouvoir de mettre en place un marquage au sol, provisoire.

Cette réaction a suscité l’ire de Luc Ferrandez. «Quel terrible mensonge, a-t-il réagi. Monsieur Gadoury, ou il est incompétent, ou il est menteur. Un des deux. C’est une artère et le maire Coderre a centralisé les artères. Il est illégal pour un arrondissement de faire une piste cyclable sur une artère».

Un argument qu’a contredit Marc-André Gadoury, soulignant qu’un tel procédé peut se faire et que «des maires qui veulent prendre le leadership pour développer leur réseau de transport actif local le font.»

C’est facile à dire. Je ne pitcherai pas de la bouette.» – Marc-André Gadoury, responsable des vélos pour l’administration Coderre

«C’est lui qui décide et les autres suivent»
Chef intérimaire de l’opposition entre 2014 et 2016, Luc Ferrandez s’est emporté contre les votes, toujours unanimes, des élus du parti majoritaire lors des séances du conseil municipal, évoquant particulièrement les cas d’Elsie Lefebvre, anciennement membre de Coalition Montréal avant de joindre, en août, le parti Équipe Coderre, et de Marc-André Gadoury.

«Monsieur Coderre n’a jamais accepté que le moindre membre qui reçoit un salaire de sa part vote contre lui, a-t-il mentionné. Ce n’est jamais arrivé. Monsieur Coderre gère de façon extrêmement autoritaire son caucus. C’est lui qui décide et les autres suivent.»

La guerre est-elle désormais ouverte envers Luc Ferrandez et Denis Coderre, qui devrait prochainement présenter son équipe locale dans le Plateau pour les prochaines élections municipales? «Il ne s’agit pas d’une guerre, il s’agit de remettre les pendules à l’heure», a certifié Luc Ferrandez.

Je pense que Luc [Ferrandez] a perdu les pédales.» – Denis Coderre, maire de Montréal

Denis Coderre réagit
Plus tard dans la journée, le maire de Montréal, Denis Coderre, a estimé que son adversaire «sentait la soupe chaude parce qu’il va y avoir une alternative dans le Plateau». «Commencer à attaquer puis mêler la Corée du Nord à ces affaires-là, je pense que t’en as manqué une belle mon Luc», a ironisé l’ex-député libéral.

Ce dernier a également jugé «épouvantables» les «attaques» contre Marc-André Gadoury et Elsie Lefebvre. «Moi j’ai décidé de ne pas faire de campagne négative. S’il veut être personnel, les gens n’aiment pas ça», a-t-il repris, tout en défendant ses mesures.

«C’est pour ça qu’on fait Vision 0, pour se donner les outils nécessaires, pour qu’il ne puisse plus avoir d’accident ou de décès», a-t-il ajouté, en évoquant notamment l’abaissement de vitesse, à 30 km/h dans une majorité des rues montréalaises, prévue pour 2018.

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