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La danse comme bouée de sauvetage

Photo: Frederick Duchesne/Collaboration spéciale

Être tétraplégique et danseuse contemporaine professionnelle, c’est ce qu’a réussi à accomplir la porte-parole de la Fondation du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, France Geoffroy. Alors qu’elle était honorée pour son engagement auprès du centre, lors du Grand Bal de la Fondation, le 19 novembre, elle a accepté de raconter son histoire au journal Le Plateau.

À 17 ans, en 1994, la vie de France Geoffroy a été bouleversée à tout jamais. Inscrite au programme de danse du cégep Montmorency, discipline qu’elle n’avait jamais pratiquée, elle a été victime d’un accident de plongée. Sa moelle épinière a été sectionnée, la rendant ainsi tétraplégique. Débute alors une grande aventure pour elle.

«Mon cas avait attiré beaucoup d’attention médiatique. J’ai donc participé à un documentaire de Jean Bourbonnet où j’ai été pour la première fois en contact avec Valery Dean, au studio 303. Elle m’a demandé de faire une improvisation en danse et elle a été la première à croire en moi. Les réactions des gens présents étaient tellement positives que je me devais de faire quelque chose avec ça. Ça a été ma bouée de sauvetage», se remémore Mme Geoffroy.

Peu de temps après, la Québécoise s’envolait en Angleterre pour effectuer trois stages en danse intégrée, une forme de danse contemporaine intégrant des personnes avec des limitations physiques dans des chorégraphies avec des gens possédant toute leur mobilité.

Devenir une danseuse professionnelle

«On m’a remarqué là-bas et je suis revenue avec un projet. En 2000, ma compagnie Corpuscule danse est ainsi née. C’est à ce moment que j’ai commencé à vivre de mon art. Nous avons fait neuf productions avec cette troupe et j’ai dansé dans de nombreuses salles prestigieuses, tel l’Espace libre», indique la porte-parole de la Fondation du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau.

L’entreprise de Mme Geoffroy offre aussi des cours en danse intégrée. Elle enseigne l’exploration à des personnes avec ou sans handicap.

«Je dois personnaliser mon enseignement à chacun. Les personnes n’ayant aucune contrainte motrice, se joignant à mes cours, sont souvent des gens qui ne bougent pas beaucoup. C’est donc très inclusif. C’est valorisant, parce les gens me disent souvent: « Je ne m’attendais pas à pouvoir faire autant de choses. »»

La danse, selon l’interprète, travaille la coordination, la mémoire et l’équilibre, ce qui est bénéfique pour les personnes à mobilité réduite.

«Je trouve ça particulièrement touchant chez les enfants, parce qu’ils évoluent tellement! Souvent, les parents me disent qu’en allant chez leur spécialiste, il est surpris de la progression du jeune. C’est certain que plus on est dans l’action, plus ça aide.»

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