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Des patrouilleurs à vélo plus rapides qu’en voiture

Photo: Collaboration spéciale

Dans Le Plateau-Mont-Royal, les policiers à vélo arrivent «9 fois sur 10» avant les patrouilleurs en voiture sur les lieux d’une urgence, dans des contextes d’heure de pointe ou de foule dense, selon le sergent Jean-Pierre Latulippe du poste de quartier (PDQ) 38, qui aimerait bien voir plus de policiers circulés sur deux roues.

Au total, 12 policiers patrouillent à vélo sur le territoire du Plateau. Ils sont notamment affectés à la sortie des bars sur le boulevard Saint-Laurent.

«Ils sont plus rapides et excessivement efficaces dans un contexte d’attroupement», indique le sergent Latulippe, responsable des patrouilleurs à pied, à vélo et en civil pour le PDQ 38.

La «Main» peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes le samedi soir, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Dans ce contexte, il est très difficile pour des auto-patrouilles d’y circuler. Le même phénomène se produit à l’heure de pointe.

«C’est certain que dans le quadrilatère composé du boulevard Saint-Laurent, de la rue Saint-Denis, de l’avenue du Mont-Royal et de la rue Sherbrooke, lorsqu’il y a du trafic, les vélos sont plus rapides. Rien ne les freine. Ils ne sont toutefois pas affectés aux appels 911, mais s’ils sont à proximité, ils s’y rendent», continue M. Latulippe.

Efficacité et acceptation sociale
Le policier va même plus loin. Selon lui, un patrouilleur à bicyclette peut faire le travail de trois policiers en situation d’attroupement.

«Si une escarmouche éclate à la sortie des boîtes de nuit et qu’il y a une foule de 500 personnes, ça prendra 15 patrouilleurs à pied. Encore là, la foule risque de vouloir s’en mêler. À cinq policiers à vélo, ils vont réussir à scinder rapidement la foule», note M. Latulippe.

Le sergent explique cette plus grande efficacité par le fait que la bicyclette serait «socialement plus acceptable».

«Lorsqu’on fait une manœuvre pour éloigner les gens et qu’on utilise notre vélo, les gens nous laissent faire. Lorsqu’on utilise le bâton télescopique, les esprits s’échauffent et ça dégénère. Pourtant, un vélo dans un tibia, ça fait aussi mal qu’un bâton», constate M. Latulippe.

Aussi, le policier remarque que ce moyen de transport incite les citoyens à venir leur parler.

«À bicyclette, les gens nous interpellent beaucoup plus qu’en voiture ou à pied. On dirait que ça brise une barrière. Considérant que nos patrouilleurs à deux roues sont affectés aux incivilités, c’est d’autant plus pratique», estime le sergent.

Ressources limitées
Compte tenu de ce succès, M. Latulippe voudrait bien voir plus de patrouilleurs à vélo, mais le manque d’effectifs pèse dans la balance.

«Avec la quantité de cyclistes que nous avons dans Le Plateau-Mont-Royal, il faut que les services de police reflètent cette réalité. Toutefois, les policiers, on se les arrache à Montréal», indique-t-il.

Les patrouilleurs à bicyclette ne pourraient toutefois pas être exclusivement affectés aux appels d’urgence, puisqu’une auto-patrouille peut transporter beaucoup de matériel.

«On ne peut pas transporter les gens qu’on arrête à vélo. On n’a pas non plus de terminal. On n’a pas la trousse de premiers soins, la bou��e de sauvetage, etc.», explique M. Latulippe.

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