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Le café Byblos au régime

Photo: Josie Desmarais/Métro

En difficulté financière depuis deux ans, Byblos Le Petit Café, restaurant emblématique de l’avenue Laurier, diminue ses heures d’ouverture et demande à ses clients d’éviter de payer par carte de crédit pour tenter de réduire ses frais d’exploitation, et par le fait même, d’assurer sa survie.

Au retour des vacances des Fêtes, le café fermera ses portes à 16h les mardis et mercredis plutôt qu’à 23h comme il le fait du jeudi au dimanche.

Sur sa page Facebook, le Byblos montrait du doigt fin novembre les «décisionnaires locaux» du Plateau-Mont-Royal, tout en évoquant le difficile contexte économique.

«Le soir, nous avions beaucoup de clients qui provenaient de l’extérieur. Mais plusieurs ne viennent plus, découragés par les difficultés à se stationner et les changements de sens des rues»,  indique à TC Media la gérante du Byblos, Nina Djavanmard.

Selon elle, la zone de stationnement réservé de 9h à 23h pour les résidents située devant le café n’aide pas les choses.

«On aimerait avoir une zone de stationnement de 2h gratuit autorisé devant notre commerce, comme c’est le cas sur d’autres portions de Laurier», explique la gérante, ajoutant que le secteur n’est pas bien desservi par le transport en commun.

«Le métro est à 15 minutes de marche. Les gens ne peuvent pas non plus venir en taxi, car ils tournent en rond. L’été, au moins, ils peuvent venir à vélo.»

Rappelons que les travaux sur l’avenue Laurier qui avaient débuté lors de la période estivale viennent de se terminer.

Difficultés généralisées

Selon l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), le Byblos est loin d’être un cas unique.

«On est dans un creux de vague depuis deux ans, mais c’est particulièrement vrai pour la métropole, car il y a une décentralisation de la restauration vers les banlieues. Les banlieusards ne vont plus à Montréal la fin de semaine pour sortir, ils ont une offre commerciale intéressante à côté de chez eux», affirme le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ, François Meunier.

Selon lui, Le Plateau-Mont-Royal souffre également de son contexte.

«C’est un des taux de taxation commerciale les plus élevés à Montréal. Ajoutez à cela des problèmes de déplacement et c’est certain que ça ne crée pas un contexte favorable. C’est sans oublier les effets de mode. On sent un déplacement vers des secteurs comme Griffintown ou le Mile End», soutient M. Meunier.

Rappelons que l’ex-commissaire au développement économique de l’arrondissement, Martin Belzile, indiquait en entrevue avec TC Media, en septembre, que la restauration est le secteur éprouvant le plus de difficulté dans l’arrondissement.

«Le marché est saturé. On ne peut pas empêcher les gens d’ouvrir des restaurants, mais c’est certain que c’est plus risqué. Les sorties au restaurant sont les premières dépenses que coupent les consommateurs lorsque l’économie va moins bien», déclarait M. Belzile.

Le Plateau-Mont-Royal compte plus de 600 restaurants, soit un ratio par habitant plus élevé qu’à New York.

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