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Cri du coeur de l’école Paul-Bruchési

Photo: Catherine Bouchard/TC Media

EXCLUSIF:Alors que le taux d’occupation de l’école primaire Paul-Bruchési dépasse de plus de 20% la capacité de l’établissement, le commissaire scolaire du Plateau-Mile End lance un cri du cœur pour que Québec octroie des sommes pour la construction d’une annexe à l’institution scolaire.

Pour l’année 2016-2017, les inscriptions de l’école primaire Paul-Bruchési prévoient un total de 396 élèves alors que l’établissement disposerait normalement de 330 places.

L’école n’a plus de bibliothèque dans ses locaux. Elle a dû l’aménager dans un immeuble adjacent au 4835 avenue Christophe-Colomb. Elle n’a pas non plus un gymnase en bonne et due forme.

«L’école n’avait pas été conçue avec un gymnase, mais là, on divise un espace. Il nous reste juste le local de musique et on aimerait bien le conserver», plaide le président du conseil d’établissement de Paul-Bruchési, Simon Lacombe.

À Montréal, la majorité des écoles primaires se trouvent d’ailleurs dans la même situation.

«Pour l’essentiel, la plupart de nos 127 écoles primaires dépassent le taux de plus de 100 %, c’est-à-dire qu’il y a plus d’élèves dans l’école que la capacité d’accueil. C’est pourquoi nous avons plusieurs chantiers d’agrandissement et poursuivons nos demandes auprès du ministère de l’Éducation pour d’autres projets», avoue le responsable des relations de presse de la CSDM, Alain Perron.

«Surpopulation»
Afin de palier à ce problème, M. Valkenburg propose de construire une annexe à l’ancienne école Cardinal-Newman, du BenValkenburg4835 avenue Christophe-Colomb, un édifice de la CSDM situé à proximité de l’école Paul-Bruchési, mais qui n’est pas utilisé à des fins scolaires. L’annexe permettrait la création de 11 nouvelles classes.

Ce bâtiment, comme 10 autres sur Le Plateau-Mont-Royal, fais partie de ce que la commission scolaire appelle des «bâtiments excédentaires». Certains de ces espaces sont actuellement loués à des organismes communautaires et des entreprises privées.

«Le problème de surpopulation du triangle des écoles primaire Laurier, Lanaudière et Paul-Bruchési va empirer avec le temps. Dans le cas de cette dernière, elle est déjà à 120% de sa capacité. C’est épouvantable», déplore le commissaire Ben Valkenburg.

Dans cette optique, la CSDM réclame l’accord et le financement du ministère de l’Éducation.

Le conseil d’établissement, pour sa part, est mitigé.

«On n’a pas le choix d’avoir une annexe à l’ancienne école Cardinal-Newman, mais ce n’est pas agréable, parce que ce sont deux lieux physiques», nuance Simon Lacombe.

Analyse «en cours»
Québec répond pour sa part que le dossier est à l’étude.

«L’analyse du projet soumis par les commissions scolaires est en cours.

Les projets qui seront retenus pour un financement seront annoncés aux commissions scolaires concernées au printemps ou à l’été 2016», indique le relationniste de presse pour le ministère de l’Éducation, Bryan Saint-Louis.

Afin de pouvoir effectuer les rénovations cette année, les appels d’offres doivent être faits durant le printemps.

«Il est déjà trop tard pour pouvoir démarrer le processus», continue M. Valkenburg.

Problèmes des bâtiments excédentaires
Les revenus générés par la location des locaux des 11 bâtiments excédentaires situés sur le territoire du Plateau-Mont-Royal seraient insuffisants. Pour compenser cette situation, le conseil des commissaires de la CSDM vient de voter des augmentations de loyer.

Québec prévoit 200 M$ de plus cette année pour la rénovation des écoles, la construction de gymnases et infrastructures sportives et pour rendre les bâtiments plus éco-responsables. La CSDM bénéficie de 79 M$ pour le maintient de ses établissements scolaires cette année, en plus de sommes supplémentaires dont les montants n’ont pas encore été dévoilés.

«Pour la CSDM, on parle de un milliard d’investissements à faire seulement pour mettre à niveau l’ensemble de nos écoles. Ça n’inclut pas les bâtiments nous appartenant, mais qui ne servent pas à des fins scolaires actuellement», rappelle M. Valkenburg.

Le cas de Robert-Gravel
Paul-Bruchési n’est pas seule dans sa situation. L’établissement secondaire spécialisée en arts dramatiques, Robert-Gravel, est aussi en situation de surpopulation et s’impatiente d’obtenir une annexe.

«On a une centaine d’élèves sur la liste d’attente. Actuellement, on a 500 élèves, mais on jongle avec les horaires pour réussir à accueillir tout le monde. On a fait notre demande en novembre dernier à la CSDM et on a pas eu d’accusé de réception», souligne le président du conseil d’établissement, Louis Moubarak.

Ce dernier croit qu’un agrandissement ou une annexe de l’école permettrait d’assurer à plus d’élèves la réussite scolaire.

En effet, Robert-Gravel avait, en 2012-2013, 7,1% de taux de décrochage scolaire. La moyenne, à la CSDM est de 25,6% pour la même période. L’école secondaire Jeanne-Mance, en comparaison, avait 36,2% de taux de décrochage scolaire pour l’année 2012-2013.

«L’art dramatique, c’est un motivateur. Quand on offre aux élèves un programme qui correspond à leurs intérêts, ils réussissent mieux», croit M. Moubarak.

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