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Un stationnement qui coûte 30 000 fois plus cher

Photo: Steve Caron/TC Media

Une cinquantaine de membres du Chez-Nous de Mercier-Est unissent leurs voix pour décrier la hausse faramineuse du tarif que leur exige la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour l’utilisation d’un terrain de stationnement qui lui appartient.

Le prix pour le stationnement qu’utilise l’organisme communautaire de la rue Hochelaga, passe de 1$ à 30 000$ par année. Une hausse que ne peut se permettre le Chez-Nous de Mercier-Est.

«Un tel montant représente le salaire d’un intervenant. Soit je coupe un poste et que j’assume les nouveaux termes de l’entente ou bien que je renonce à l’utilisation du stationnement», explique Léo Fortin, directeur général du Chez-Nous de Mercier-Est.

Dans les deux cas, les conséquences seront néfastes pour l’organisme. Ce dernier dessert une clientèle aînée dont plusieurs membres ont des difficultés à marcher. Ils ne peuvent se déplacer qu’en voiture. Renoncer au stationnement équivaut à leur réduire l’accès aux services du Chez-Nous.

Même résultat si l’abolition d’un poste était privilégiée. L’organisme communautaire devrait alors réduire sa programmation.

Le stationnement utilisé est une ancienne cour d’école de la CSDM, située en face de l’établissement communautaire. Les aînés disposent d’une trentaine d’espaces réservés.

Le nouveau bail devrait normalement entrer en vigueur le 1er juillet 2017.

«Il faut bien comprendre que nous accueillons des aînés qui viennent participer à nos activités pour briser l’isolement et qu’ils ne sont pas riches, souligne M. Fortin. S’ils ne sont plus en mesure de venir chez nous, que feront-ils?»

Des loyers qui augmentent
Une trentaine d’organismes communautaires ou des centres de la petite enfance de Montréal se retrouvent avec une problématique similaire (incapacité de payer les nouvelles sommes demandées) et ont manifesté leur mécontentement en marge du conseil des commissaires, hier soir.

La présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, a avoué que la situation était difficile, mais affirme n’avoir d’autres choix.

«Les revenus de location de nos espaces excédentaires sont de 6,4M$, alors que les dépenses d’entretien et de réparation sont de 9,6M$. Nous ne recevons aucune aide financière pour ces bâtiments qu’occupent les organismes communautaires.»

Mme Harel Bourdon aimerait bien offrir la gratuité aux organismes si elle le pouvait, mais c’est irréaliste. Elle lance plutôt la balle à la Ville de Montréal ou encore à Québec.

Les commissaires scolaires ont d’ailleurs adopté une résolution pour demander aux élus montréalais de s’engager, de concert avec la CSDM et le gouvernement du Québec, à trouver des solutions au manque d’espaces abordables des organismes communautaires dans le plan d’action qui découlera de la politique sur le développement social.

Entretemps, le Chez-Nous de Mercier-Est refuse de signer l’entente actuellement proposée par la commission scolaire. L’organisme demande un assouplissement et souhaite négocier une entente satisfaisante pour les deux parties.

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