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La porte-parole de l’ASSÉ menacée dans un graffiti à l’UdeM

Photo: (Isabelle Bergeron/ TC Media)

L’Université de Montréal a porté plainte à la police pour un graffiti haineux qui menaçait de violence sexuelle la porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Camille Godbout, alors qu’une dizaine de milliers d’étudiants au Québec participe à une grève générale.

«J’espère que la petite pute de riche en chef de l’ASSÉ va se faire violer et que ça va lui faire mal… Cette vache ! Mort à l’ASSÉ. Mort aux enfants riches de l’ASSÉ», peut-on lire dans les cabines de toilettes pour hommes, situées dans la Faculté d’aménagement de l’UdeM.

La principale intéressée est consciente que sa position l’expose à des messages haineux de la part des étudiants opposés à la grève. Camille Godbout rappelle toutefois que l’ancien porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, n’a jamais été la proie de messages violents à caractère sexuel. «Ce genre de message vient banaliser la culture du viol. C’est scandaleux, déclare Mme Godbout. Je vais continuer à me battre contre un système patriarcal afin de dénoncer les attaques faites aux femmes qui veulent s’impliquer dans différentes associations.»

Professeure au département de littérature à l’UQAM, Martine Delvaux, qualifie ce message de troublant. «On réduit la femme à un objet et à quelque chose qu’on peut prendre et violer, indique-t-elle. Ce genre de propos est une preuve que la culture du viol existe.» Ce graffiti trouvé sur le mur d’une toilette aurait pu être banalisé par l’institution, mais Mme Delavaux salue la réaction de l’UdeM de dénoncer ce geste auprès de la police. «Le message envoyé indique qu’un tel comportement ne sera pas toléré», déclare-t-elle.

La Fédération des associations du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) a manifesté sa désapprobation envers le graffiti haineux. «Nous condamnons, sans réserve, tous les actes d’intimidation et de violence. Ce graffiti est complètement inacceptable. Les gestes isolés, comme celui-ci, détournent malheureusement l’attention des réels enjeux politiques», a-t-elle fait savoir par communiqué.

Enquête policière
Plus d’une dizaine d’autres graffitis ont été retrouvés dans deux autres pavillons de l’université. «Celui-ci était toutefois le plus violent de tous», consent le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion.

L’Université a interpellé mardi le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour ouvrir une enquête. Le Comité de discipline de l’UdeM a l’intention de convoquer le ou les coupables qui risquent la suspension, voire l’expulsion de l’établissement.
Le relationniste du SPVM Jean-Marc Brabant a signalé que l’ensemble des graffitis est considéré comme des actes criminels. «On fait une enquête pour retrouver les suspects et les accuser. Selon les propos tenus dans les messages, la Couronne pourra décider si d’autres accusations seront ajoutées aux dossiers des accusés».

Les dommages causés par les graffitis sont évalués à quelques milliers de dollars.

Le graffiti en question a été repéré en début de semaine.
Aujourd’hui, il n’était déjà plus visible. L’université l’avait retiré.

 

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