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Étudiants en médecine: l’entente rassure, mais l’inquiétude persiste

La réforme proposée par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, inquiète certains étudiants en médecine de l’Université de Montréal (UdeM) qui craignent que l’entente «historique» conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) «ne fasse que tenir les médecins en laisse advenant un échec de l’objectif en 2017».

Six étudiants en médecine de l’UdeM ont accepté de se confier à TC Media sur les récents développements dans le dossier du projet de loi 20, certains préférant garder l’anonymat. Tous se disent rassurés par la récente entente, mais affirment que la «gymnastique politique» des derniers mois affecte déjà certains d’entre eux.

«Ce projet de loi a littéralement foutu le bordel», «je commence ma carrière à reculons», «ce projet de loi inacceptable aurait simplement dû être retiré», «les médecins ont désormais la tête sous la guillotine, alors que le gouvernement tient la lame», sont toutes des préoccupations qui ont été soulevées par les étudiants contactés.

La popularité de la médecine familiale menacée
Bien que le ministère de la Santé et des Service Sociaux (MSSS) s’engage à déployer les ressources nécessaires pour soutenir la première ligne, des étudiants craignent que les omnipraticiens aient beaucoup de poids sur les épaules pour améliorer l’accessibilité d’ici 2017.

«Au moment de décider où se fera notre résidence et dans quel domaine, certains vont considérer d’autres spécialités ou simplement aller ailleurs où ce sera plus facile», explique Philippe Giguère, étudiant en médecine depuis deux ans.

Selon un sondage Léger réalisé au mois de mars auprès de 520 futurs médecins québécois, 73% considéraient que les enjeux actuels auraient un impact sur leur choix de carrière. Les futurs omnipraticiens étant fortement représentés.

«C’est certain que le climat actuel rend la médecine familiale moins attrayante, ce qui est dommage considérant que de gros efforts ont été faits dans les dernières années pour la valoriser, soutient le résident en médecine familiale, René Wittmer, précisant que si la menace d’un projet de loi 20 était arrivée plus tôt, il aurait peut-être reconsidéré son propre choix.»

En 2007, la FMOQ sonnait l’alarme au sujet du déficit à combler dans les programmes de médecine familiale. Pour pallier ce problème, en 2009, le MSSS mettait en place un groupe de travail pour valoriser cette spécialisation.

Selon les données du CaRMS, qui réalise le processus de jumelage des étudiants en médecine, ce groupe aurait porté ses fruits.

En 2007, cette spécialisation était un premier choix pour 30% des étudiants alors qu’en 2014, ils étaient plus de 42% à la choisir.

Une augmentation que plusieurs étudiants considèrent désormais en péril, «une quantité importante d’étudiants avait déclaré ne plus être attirée par cette spécialité si le régime proposé par la loi était adopté», explique Joel Neves Briard, étudiant de première année.

À la suite de l’entente conclue le 25 mai entre le gouvernement et la FMOQ, le projet de loi 20 ne s’appliquerait plus aux omnipraticiens à condition que 85% des Québécois aient un médecin de famille d’ici le 31 décembre 2017.

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