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Pas d’accusations contre le propriétaire du chien qui a tué Christiane Vadnais

Photo: FELIX O.J. FOURNIER TC MEDIA MTL

Gaston Vadnais trouve «très frustrant» qu’aucune accusation ne sera portée pour la mort de sa sœur Christiane, 53 ans, attaquée dans sa cour arrière de Pointe-aux-Trembles par le chien de son voisin, le 8 juin dernier.

«Il n’y a pas de mots pour dire ma frustration», a réagi Gaston Vadnais, mercredi matin. «Ce qui est frustrant, c’est que ce chien a tué, mais a aussi mordu d’autre personnes auparavant», a-t-il relevé.

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) confirme qu’après analyse de la preuve, il ne déposera pas d’accusations contre Franklin Junior Frontal, le propriétaire du chien responsable de la mort de Mme Vadnais. Selon le DPCP, un procureur ayant analysé le rapport de police n’aurait pas pu respecter les critères de «suffisance de la preuve», c’est-à-dire, qu’il n’aurait pas été raisonnablement convaincu de pouvoir obtenir une condamnation.

Pour sa part, Franklin Junior Frontal est «soulagé» de se débarrasser d’un «énorme fardeau» et de pouvoir «aller de l’avant avec sa vie», a indiqué son avocate, Audrey Amzallag, qui ne souhaitait pas faire d’autres commentaires, à la demande de son client.

Le chien, nommé Lucifer, se trouvait dans la cour mitoyenne de la victime. La bête aurait vraisemblablement franchi la clôture mal entretenue pour s’introduire dans la cour de la quinquagénaire. La femme a subi de multiples blessures au haut du corps, notamment au cou, et sur les jambes. Le corps de la victime avait été découvert par un voisin.

Le frère endeuillé crie aux messages contradictoires. Il applaudit le fait que la Ville de Montréal veut bannir l’acquisition de tout nouveau pitbull sur son territoire, en plus de réglementer leur possession.

Toutefois, Gaston Vadnais se désole de voir le rôle de la justice, puisqu’en octobre, la Cour supérieure du Québec a invalidé le règlement adopté par Montréal et qu’aujourd’hui, le DPCP ne portera pas d’accusation contre Franklin Junior Frontal.

«On veut responsabiliser les propriétaires, mais avec la façon dont fonctionne la loi, il aurait quasiment fallu qu’on interroge le chien et qu’il nous dise pourquoi il a fait ce qu’il a fait», a dénoncé M. Vadnais.

Il évoque la possibilité de se tourner vers les tribunaux, mais insiste surtout sur ses efforts pour faire bannir ou contrôler les pitbulls au Québec.

«D’autres poursuites se feront probablement au civil, mais c’est dans les mains de sa fille, Émilie. Moi et le reste de la famille, ce que nous avons fait et ce que nous voulons, c’est éliminer les pitbulls, éliminer le risque que ça se reproduise dans d’autres familles. Ça c’est le point majeur pour nous.»

Dans la foulée du drame, le chien avait été identifié comme étant de type pitbull. Bien que le SPVM n’ait jamais confirmé cette information, la Ville de Montréal s’était empressée de modifier sa réglementation afin d’interdire les nouveaux pitbulls sur son territoire et d’imposer des mesures de contrôle plus sévères sur ceux qui y sont déjà.

Le chien avait été enregistré en 2011 à Anjou en tant que boxer.

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