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Christiane Vadnais tuée par un chien «extrêmement frustré, agressif et violent»

Photo: Offerte par Gaston Vadnais

C’est un chien «extrêmement frustré, agressif et violent» qui a tué Christiane Vadnais en juin 2016 dans Pointe-aux-Trembles, conclut un rapport du coroner publié lundi.

Mme Vadnais est morte dans la cour arrière de sa résidence après avoir été attaquée par le chien de son voisin.

Dans un rapport daté du 28 septembre dernier, le coroner Ethan Lichtblau conclut qu’il est probable que le chien était «mal socialisé depuis longtemps, laissé seul fréquemment durant des périodes prolongées», sous-stimulé, en manque de compagnons canins et en manque d’exercice. Tous ces faits «laissent entendre qu’il s’agissait d’un chien maltraité».

Selon le rapport, le 8 juin 2016, l’animal est entré dans la cour de Mme Vadnais par un trou dans la clôture de bois qui sépare les deux terrains. Le chien avait réussi à se défaire de sa muselière mal attachée. La victime a vraisemblablement été attaquée entre 16 et 17h, alors qu’elle était sortie dans son arrière-cour.

Mme Vadnais a souffert de nombreuses lacérations majeures. L’autopsie a toutefois dévoilé «une maladie coronarienne sévère qui aurait pu abaisser le seuil de tolérance de Mme Vadnais à l’hémorragie […] et entraîner un décès plus rapide».

Le rapport note que l’animal a également eu un comportement agressif envers les policiers arrivés sur les lieux de l’attaque. L’un des agents n’a eu d’autres choix que d’abattre l’animal avec son arme de service.

Pour ce qui est de la race du chien, celle-ci est difficile à déterminer. Le propriétaire du chien a déclaré aux policiers dépêchés sur les lieux du drame qu’il avait un pitbull. Or, «les experts n’arrivent souvent pas à s’entendre sur la race spécifique d’un chien, note le coroner. Malgré des analyses d’ADN, «on est incapable, à partir des photos fournies, d’identifier formellement ce chien comme étant un pitbull», ajoute le Dr Lichtblau.

L’ADN de l’animal impliqué dans l’attaque a été soumis pour analyse. Le résultat de ce test montre que ce chien est à 87,5% de la race «American Staffordshire Terrier», et non de la race boxer, comme l’avait pourtant indiqué son propriétaire lors de son enregistrement auprès de la Ville d’Anjou en 2011.

Toutefois, le coroner précise que ce type de test n’est pas destiné à être utilisé dans des procédures judiciaires par des responsables du contrôle animalier, ni pour déterminer l’appartenance d’un individu à une race particulière interdite dans un pays ou une province en particulier. Il sert plutôt d’outil pour déterminer l’histoire génétique d’un chien.

Toujours selon le rapport, ce n’était pas la première fois que le chien en question avait agressé physiquement une personne. Citant un rapport de police rédigé en 2015, le coroner raconte que la bête avait attaqué deux amis de son propriétaire pendant qu’il était absent de la maison. L’une de ces personnes a subi des blessures importantes à l’avant-bras et avait été transportée à l’Hôpital de Santa-Cabrini. «Selon le rapport policier, le propriétaire est avisé que le dossier ferait l’objet d’un suivi par la municipalité impliquée. Il semble que la municipalité n’a jamais effectué le suivi requis», indique le coroner Ethan Lichtblau.

Le propriétaire du chien ayant tué Mme Vadnais n’a pas fait l’objet d’accusations criminelles. La famille de la dame a lancé une poursuite au civil contre lui.

Dans les mois suivant sa mort, la Ville de Montréal a interdit les nouveaux pitbulls sur son territoire. Le gouvernement du Québec a aussi signifié son intention de faire de même, notamment avec un projet de loi déposé en avril dernier.

 

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