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Des idées plein la tête pour le comptoir alimentaire ASVE

Suzanne Bouchard dirige Action Secours Vie d’Espoir. Photo: Ralph-Bonet Sanon | TC Media

Directrice générale depuis mai dernier, Suzanne Bouchard voit grand pour un des plus importants comptoirs alimentaires de l’est de Montréal.

«J’ai toujours aimé aider», déclare la pétillante successeure de la fondatrice d’Action Secours Vie d’Espoir, Pierrette Joly.

Afin de faire face à une augmentation des besoins, Mme Bouchard souhaite doter l’organisme de bienfaisance de son propre édifice. Elle rêve aussi d’ouvrir une friperie et de transformer les aliments moins frais en produits servis en cuisine collective.

«Je suis entrepreneure et visionnaire, je suis une fille de projets, j’en ai la tête pleine, mais il manque de ressources financières et humaines», explique l’antiquaire de métier, qui s’est récemment adjoint l’aide d’une chargée de projet à l’organisme.

La nouvelle directrice se sent plus près des bénéficiaires des services de son organisme que ceux-ci ne le pensent. Elle raconte avoir connu la faim et la violence étant plus jeune, un parcours difficile ayant fait d’elle une femme «forte» et «de cœur».

«Souvent, les personnes entrent dans mon bureau et me disent que je ne sais pas de quoi ils parlent, mais je suis capable d’ouvrir mon cœur et de leur dire que je sais ce qu’ils vivent. Ils pleurent avec moi, me serrent dans leurs bras et quand ils viennent ici, ils sont contents de me voir et se disent que je fais partie de leur gang», relate-t-elle.

125/76 000
Chaque semaine, une équipe d’une trentaine de bénévoles et d’une poignée d’employés d’Action Secours Vie d’Espoir fait la distribution de paniers alimentaires à 125 ménages au bureau de l’organisme, à Montréal-Est.

«On est juste. 15 familles de plus et on serait en manque», prévient la directrice.

Quelque 125 ménages viennent au comptoir alimentaire chaque semaine.

L’organisme fournit aussi des dizaines de milliers de petits-déjeuners et collations à sept écoles primaires et secondaires du coin. C’est deux écoles et 36 000 petits-déjeuners et collations de plus qu’il y a trois ans.

«On est débordés!», confie Mme Bouchard, qui accepte encore des inscriptions au comptoir alimentaire, mais doit refuser d’offrir plus de petits-déjeuners dans les écoles cette année.

Dans une église
Mme Bouchard souhaite doter son organisme de son propre édifice dans la prochaine année. L’organisme de bienfaisance est logé à l’église du même nom qui l’a vu naître dans sa cuisine à la fin des années 1990, rue Marien, à Montréal-Est.

Les paniers alimentaires sont indispensables, croit Sophie, utilisatrice depuis une dizaine d’années

«Le mardi avant la distribution du jeudi, on doit enlever tous les bancs de l’église. Il faut qu’on démonte et qu’on monte chaque fois», explique Mme Bouchard.

L’église met à disposition de l’organisme des espaces de stockage, des locaux pour ses bureaux administratifs et une grande salle pour sa distribution de paniers alimentaires.

En plus
En plus du dépannage alimentaire, des petits déjeuners, des paniers de Noël et de la Gugnolée, Action Secours Vie d’Espoir tient des magasins-partage de la rentrée scolaire et des Fêtes.

Pour financer ses activités, Mme Bouchard l’avoue, elle «sollicite beaucoup». 5000$ à Valero pour offrir des dindes et des billets de cinéma dans les paniers de Noël le 21 décembre prochain.

«Avec les besoins, on n’a pas le choix : ça prend des sous. Rien que les paniers de Noël, c’est minimum 55 000$», fait-elle valoir.

Depuis des années, l’organisme compte aussi sur les dizaines de milliers de dollars amassés durant la guignolée et le souper annuel aux homards de la Fondation des gens d’affaires et des industries de la Pointe-de-l’île.

Mme Bouchard a d’ailleurs convaincu le directeur de la Caisse Desjardins de Pointe-aux-Trembles d’être président d’honneur de la guignolée cette année.

L’organisme se fie également sur l’aide financière de la pétrolière Suncor, de l’Affinerie CCR, du restaurant Tomate et Basilic, ainsi que de dons ponctuels.

«Ils sont là fidèlement et croient à la mission, et il ne faut pas oublier qu’on est le seul organisme du genre à Montréal-Est», souligne Mme Bouchard.

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