Croissant Claude-Jutra: les citoyens indignés
Les habitants du croissant Claude-Jutra à Rivière-des-Prairies, la seule rue de Montréal portant le nom du célèbre cinéaste, se montrent indignés par les allégations de pédophilie portées sur l’ex-réalisateur québécois. Ils soutiennent la décision de la Ville de changer le nom de leur quartier.
Les réactions sont unanimes au cœur du croissant Claude-Jutra, situé en parallèle du boulevard Perras, au niveau de la 52e avenue et des avenues Louis-Lumière et Wilfried Ouellette. Jean-Luc, un étudiant prairivois croisé au bas de son logement, a été choqué par ces révélations.
«Je ne veux pas que le nom de ma rue soit associée à un pédophile, explique-t-il avec véhémence. A-t-on des rues Adolf Hitler ? Non. Les criminels ne doivent pas avoir un tel honneur, quel que soit leur passé. Je veux que cette rue soit renommée le plus rapidement possible.»
«C’est un scandale, un désastre»
Fred, résident de ce croissant Claude-Jutra depuis 4 ans, renchérit. «La personne qui représente ma rue doit être responsable, avoir réalisé de grandes choses. Seuls les gens méritant devraient obtenir cet honneur.»
Un sentiment partagé par Paolina, qui fréquente cette rue depuis trois ans. «C’est un scandale, un désastre. Avoir une rue à son nom est un privilège, il est normal de lui retirer cet honneur. Ces accusations sont graves, il faut oublier le réalisateur qu’il était.»
Si Paolina évoque les prochaines difficultés dans la vie quotidienne pour les habitants du quartier en raison des démarches administratives à réaliser avec ce futur changement d’adresse, Lucas n’est pas inquiet.
«Le premier mois sera compliqué, mais on s’y habituera. Retirer ce nom est la priorité.»
Un nouveau nom connu sous peu
La mairesse de l’arrondissement confirme que le panneau indicatif sera retiré très rapidement. Un nouveau nom pour ce croissant devrait également être connu «à court terme», explique Chantal Rouleau, choquée par ces révélations.
«C’était un cinéaste important dans l’histoire du Québec, qui a laissé une œuvre marquante, mais peu importe le passé et la personne, ce comportement est odieux et intolérable. S’attaquer aux enfants est extrêmement grave, on ne peut continuer d’honorer une telle personne.»
Le conseil d’arrondissement sera chargé de valider les propositions qui seront faites par le bureau de la toponymie qui dispose déjà de plusieurs noms dans sa banque de données.
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