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Parc du Pélican: une cantine roulante pour contrer la pauvreté

La cantine roulante sera présente au parc du Pélican tous les mardis du mois d'août.
La cantine roulante sera présente au parc du Pélican tous les mardis du mois d'août. Photo: Courtoisie Armée du Salut

L’Armée du Salut offrira une aide alimentaire dans Rosemont–La Petite-Patrie grâce à une cantine mobile, afin de répondre à une demande croissante.

«On a constaté une sollicitation grandissante dans notre centre de Rosemont, qui s’est intensifiée au cours de la dernière année», souligne Esteban Bongiovanni, directeur des relations publiques et du développement pour l’Armée du Salut au Québec.

La cantine roulante sera présente tous les mardis du mois d’août au parc du Pélican. L’initiative, qui a été supportée par l’arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie, devrait se poursuivre tout au long de l’année, annonce M. Bongiovanni.

Ce dernier affirme que la population du secteur du Vieux-Rosemont vit la pauvreté d’une façon différente que dans les quartiers où l’enjeu est plus visible. «La cantine nous servira à briser l’isolement que certaines personnes vivent. Nous voulons leur permettre de sociabiliser avec nos intervenants sociaux, mais aussi entre eux, afin de les sortir de leur solitude», explique le porte-parole de l’Armée du Salut.

Le problème de désert alimentaire à l’est de Pie-IX est reconnu depuis quelques années par les acteurs communautaires reconnaît François Saillant, coordonnateur au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Ce dernier et M. Bongiovanni s’accordent pour dire que l’arrondissement est le théâtre de plusieurs initiatives, qui à l’instar de la cantine roulante, pourraient changer la situation.

Un problème invisible

Selon les statistiques colligées dans Rosemont: Reflets d’un quartier en mouvement, un document compilé par la Corporation de développement communautaire (CDC) de Rosemont en 2012, 450 ménages font appel à un panier alimentaire de façon hebdomadaire dans l’arrondissement.

De plus, près de 52% des résidents de Rosemont–La Petite-Patrie vivent seuls, comparativement à 44% en moyenne à Montréal. De ces célibataires, près de 40% ont un faible revenu. Selon le document, le seuil de faible revenu est atteint lorsqu’un ménage consacre 20% de plus que le ménage moyen pour se nourrir, se vêtir et se loger.

«La pauvreté dans Rosemont est présente chez les gens qui vivent seuls, chez les personnes âgées, elle n’est pas aussi apparente qu’au centre-ville par exemple», insiste M. Saillant.

Le manque d’accès à une alimentation abordable touche encore plus les populations immigrantes et provenant de minorités visibles. Toujours selon les données de la CDC de Rosemont, 19,9% de la population de Rosemont est née à l’extérieur du Canada, et depuis 2009 1250 personnes immigrantes s’installent annuellement dans Rosemont. Or, le revenu médian de ces populations est du 17 606$, comparé à 24 869$ pour le reste des résidents de l’arrondissement.

«Ces gens ne vont pas dans les CLSC ou les CIUSSS pour demander de l’aide. C’est pourquoi nous voulons utiliser la cantine roulante pour rejoindre les personnes issues de l’immigration», affirme M. Bongiovanni.

La crise du logement qui planait sur Rosemont–La Petite-Patrie en 2014 est toujours aussi présente ce qui ne vient pas faciliter la situation pour les résidents, incluant pour les populations immigrantes, rapporte le porte-parole du FRAPRU. Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) compilées en octobre 2015, seulement 0,1% des appartements avec trois chambres à coucher sont inoccupés dans l’arrondissement, comparativement à 3% à Montréal. «Il est d’autant plus difficile pour les nouveaux arrivants de se loger, car souvent les propriétaires sont très sélectifs», affirme M. Saillant.

Rappelons que 71% des Rosemontois sont locataires, selon les statistiques recueillies par la CDC.

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