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Parents et professeurs se mobilisent pour sauver des classes multi-niveaux

Photo: Mario Beauregard/Métro

Depuis près de 30 ans, les élèves de l’école alternative Rose-des-Vents sont regroupés dans des groupes multi-­niveaux, soit 1re, 2e et 3e année, et 4e, 5e, et 6e année. Ce mode de fonctionnement pourrait disparaître l’an prochain, le syndicat ayant refusé de renouveler l’entente annuelle.

C’est l’an dernier que les enseignants ont appris que leurs classes, qui comprennent trois années scolaires, ne seraient plus tolérées, en vertu de la nouvelle convention collective. «Ce qu’on y dit, c’est qu’il ne peut pas y avoir de classes ayant plus de deux groupes d’âge, sauf s’il y a une entente entre la commission scolaire et le syndicat», explique Luc Marchessault, parent d’élève et membre du comité de mobilisation de l’école.

En vertu de cette exception, l’école Rose-des-Vents a obtenu un sursis pour l’année qui se termine. «On nous a dit qu’on prendrait le temps de nous parler pour comprendre notre fonctionnement, mais on n’a pas l’impression qu’il y a eu un dialogue», juge l’enseignante de 1re, 2e et 3e année, Isabelle Lajeunesse. Le 10 avril, l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal a ainsi refusé de renouveler l’entente spéciale.

Pour justifier ce refus, on évoque notamment une gestion à la pièce qui serait difficile et une tâche trop lourde pour les enseignants, ce que réfute Mme Lajeunesse. «Je ne sépare jamais, ou presque, par niveau, dit-elle. J’enseigne une fois et les enfants vont à leur rythme. Ce sont mes exigences qui vont être différentes et on demande beaucoup aux jeunes de s’entraider.» Le fait de passer trois ans avec le même professeur aide aussi à mieux les connaître, ainsi que leur famille, ajoute l’enseignante, qui est à Rose-des-Vents depuis plus de 20 ans.

«On est déçus de devoir arrêter ce qui fait partie de l’ADN de l’école, alors que ça fonctionne bien. On veut que les écoles soient toutes de la même couleur, alors qu’une école alternative, c’est censé être autre chose.» Isabelle Lajeunesse, enseignante de 1re, 2e et 3e année à Rose-des-Vents

M. Marchessault, explique que les parents choisissent cette école, car c’est la seule de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ayant des classes de trois niveaux. «Deux écoles en ont fait la demande l’an dernier, mais cela a été refusé, rapporte-t-il. Dans les commissions scolaires Marguerite-Bourgeoys et de la Pointe-de-l’Île, il y a des écoles qui ont ces classes et des ententes avec leurs syndicats respectifs.»

Depuis le refus du syndicat, les enseignants ont déposé une plainte au Tribunal administratif du travail et une pétition a été lancée en ligne. «J’ai l’impression que la décision est prise, mais une entente pourrait être encore possible. Par contre, j’ai peu d’espoir qu’on comprenne notre point de vue pour vrai», se désole Isabelle Lajeunesse.

«Des parents ont invité la présidente de l’Alliance, Catherine Renaud, à une rencontre, mais on n’a pas eu de nouvelles», dit Luc Marchessault. Il ajoute que des élus de la CSDM appuient leur mobilisation.

Puisque des négociations sont encore en cours, l’exécutif du syndicat n’a pas souhaité nous accorder d’entrevue.

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