Soutenez

Le Grand Antonio raconté aux enfants

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Antonio Barichievich – surnommé le Grand Antonio – a fasciné des générations de Québécois par ses prouesses physiques et sa personnalité flamboyante, avant de s’éteindre dans l’indifférence générale. Véritable héros déchu, l’auteure et illustratrice rosemontoise Élise Gravel souhaite faire découvrir sa légende aux jeunes générations, au travers de son plus récent livre jeunesse intitulé Le Grand Antonio.

« J’avais envie de faire une série de livres sur les hommes forts célèbres. Je me suis dit que pour commencer, je parlerais de notre vedette à nous : le Grand Antonio. Ça s’inscrivait dans la lignée de ce que j’avais fait avant, c’est-à-dire des œuvres sur des monstres et autres créatures étranges. Cette fois-ci, je n’ai rien eu à inventer, car il était lui-même un être hors normes », relate-t-elle.

Véritable colosse, le Grand Antonio est notamment passé à l’histoire pour s’être battu contre des ours et avoir tiré un autobus bondé avec ses cheveux. Mégalomane à ses heures, il disait à qui voulait bien l’entendre qu’il était un martien ou le fruit d’une intervention divine.

« Ça fait un beau personnage qui se prête bien à la fiction. Personnellement, j’avais envie de dessiner des muscles et des poils. J’ai donc décidé de me faire plaisir. Mon Grand Antonio, je le voulais monstrueux, mais cute : il est rose fluo, avec plein de poils et une grosse barbe.

« Habituellement, je ne dessine pas de décors. Cette fois-ci, j’ai essayé de mettre le Rosemont de l’époque dans mes illustrations. On voit la rue Beaubien, avec le Steinberg et l’église, quand il tire la 18. C’est une légende locale, je voulais que la magie reste dans le quartier », illustre Mme Gravel.

Une histoire à reconstituer

Pour rédiger son conte, la jeune femme s’est donc intéressée au « géant de la rue Beaubien ». S’il a marqué l’imaginaire collectif, peu de gens connaissent sa véritable histoire; l’homme refusait systématiquement de parler de son passé.

« Ça n’a vraiment pas été facile de trouver de l’information sur lui, les versions varient d’une source à l’autre. Mon livre n’est pas du tout une biographie, c’est vraiment un hommage à son esprit. J’entretiens son mythe, comme lui l’aurait voulu.

« Le Grand Antonio avait un grand contrôle de son image. Il nourrissait le mystère. Beaucoup de gens en avaient peur : il était spectaculaire et parlait fort. En même temps, ceux qui l’ont connu plus jeune, alors qu’il accomplissait ses exploits, étaient émerveillés », soutient Mme Gravel, qui l’a croisé à quelques reprises, alors qu’il vendait ses fameux montages photo dans les stations de métro.

S’adressant à des enfants, l’auteure et illustratrice s’est surtout concentrée sur le caractère impressionnant du personnage, sans toutefois enrayer sa déchéance.

« Au début, je n’avais pas parlé du fait qu’il était presque toujours dans la rue, ne sachant pas si les enfants et les parents étaient prêts à ça. Mais quand j’ai fait ma tournée des écoles pour tester mon histoire, les jeunes me demandaient souvent comment il est mort. J’aborde donc cet aspect, en laissant de la latitude aux parents et aux enseignants. C’est un livre à la fois triste et drôle », explique-t-elle.

Le livre Le Grand Antonio, publié aux éditions La Pastèque, sera lancé le 13 mai, à la librairie Paulines (2653, rue Masson), de 17 h à 19 h.

 

Visitez le quartier où a vécu le Grand Antonio en visionnant notre reportage photo.

 ——————-

Quel souvenir gardez-vous du Grand Antonio? Comment a-t-il marqué l’histoire de Rosemont? Commentez sur notre page Facebook au www.facebook.com/journalderosemont.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.