Protéger l’identité commerciale du marché Jean-Talon
Mettre un terme à l’implantation des grandes bannières commerciales au marché Jean-Talon, c’est ce que souhaitent plusieurs résidents du secteur qui voient d’un très mauvais oeil l’ouverture prochaine d’une succursale Starbucks au coin de l’avenue Casgrain et de la rue Jean-Talon.
Une pétition a été lancée et plusieurs voix se sont élevées pour demander de protéger l’identité commerciale du marché public.
«Il faut revoir la protection du marché Jean-Talon, assure Nicolas Fabien-Ouellet, qui réside dans le secteur. Il faut porter le débat encore plus loin que la pétition et demander un droit de regard sur l’implantation des commerces autour du marché Jean-Talon.»
Le maire de Rosemont–La Petite-Patrie, François Croteau, reconnaît également qu’il aurait souhaité voir un autre commerce s’ouvrir à cet endroit, mais précise ne pas être en mesure d’agir.
«Il y a en effet des valeurs qui sont importantes pour la corporation des Marchés publics de Montréal, mais nous n’avons aucun pouvoir légal d’empêcher une bannière d’ouvrir», indique-t-il.
Vers une protection du caractère commercial?
Cependant, M. Croteau n’est pas fermé à la discussion. «C’est un débat intéressant qui est lancé. Est-ce que, dans un périmètre significatif comme celui du marché Jean-Talon, il ne pourrait pas y avoir des critères d’implantation qui viennent respecter l’esprit déjà en place?», questionne-t-il.
Actuellement, l’arrondissement ne possède aucun pouvoir légal de cet ordre. «Il faudrait que le gouvernement du Québec nous donne ces pouvoirs afin qu’il soit possible de légiférer à ce sujet. Je pense que cela pourrait s’appliquer à d’autres endroits, comme le Vieux-Montréal ou le Quartier des spectacles», pense le maire.
Il estime toutefois que les résidents doivent «garder espoir». «Il y a trois ans, il s’est produit la même chose sur la Promenade Masson, quand le Starbucks a ouvert. Pourtant, aujourd’hui, il n’y a pas eu d’autres grandes chaînes qui sont venues s’installer et on a gardé l’esprit local sur la Promenade Masson», plaide-t-il.
Une idée «contre-productive»
Du côté de la Société de développement commercial (SDC) Petite-Italie – Marché Jean-Talon, on réfute cette idée.
«La situation n’est déjà pas très florissante pour les commerces, alors une initiative comme celle-là n’aiderait pas du tout, assure Cristina D’Arienzo, adjointe à la direction de la SDC. On veut aussi préserver notre identité, on aurait aimé voir ouvrir un commerce qui prône l’italianité, mais on pense aussi à l’animation créée.»
Mme D’Arienzo avoue ne pas avoir encore eu de contact avec Starbucks, mais souhaite intégrer le géant du café au programme d’événements dans le quartier.