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Appel au boycott de la fruiterie Milano pour lutter contre une éviction

Photo: Josie Desmarais/TC Media

Le comité logement de La Petite-Patrie part en guerre contre la fruiterie Milano du boulevard Saint-Laurent. L’organisme a tenu samedi après-midi une journée de piquetage pour faire plier le propriétaire du commerce qui veut évincer un locataire de 82 ans.

Depuis 40 ans, Pierino Di Tonno habite son logement de La Petite-Italie. Fin janvier, c’est sur son lit d’hôpital qu’il apprend la procédure d’éviction.

Son propriétaire Mario Zaurrini, qui possède également l’épicerie Milano voisine, voudrait reprendre le logement pour le subdiviser comme le permet la loi.

Milano«Je ne m’y attendais pas. On ne m’en avait jamais parlé», assure, M. Di Tonno, ancien photographe de vedettes de cinéma.

Pour préparer sa défense, il contacte le comité logement de La Petite-Patrie qui doute rapidement du bien-fondé de l’action.

«L’appartement doit faire environ 700 pieds carrés. On s’imagine mal comment il peut être divisé en deux», soutient Martin Blanchard, coordonnateur.

Logement d’une vie
Autrefois, le lieu abritait le journal Il Cittadino Canadese auquel le photographe collaborait.

«J’ai emménagé quand la rédaction a déménagé il a près de 40 ans. Je payais 150$ à l’époque», explique M. Di Tonno. Son loyer dépasse maintenant les 525$, un montant très modeste pour le quartier.

Mais il dit ne pas avoir les moyens de payer davantage. «Je n’ai pas un sou. Combien cela va me coûter de déménager tout ce que j’ai?», questionne-t-il, effrayé.

Pierino Di Tonno Milano

Partout, des dizaines de clichés de vedettes de cinéma, photographiées tout au long de sa carrière, tapissent les murs. «J’ai une affection particulière pour ce logement. Il fait partie de moi», confie l’octogénaire.

Né en Italie, immigré à l’âge de 20 ans, il n’imagine pas finir sa vie loin de La Petite-Italie. «Je dors très mal. J’y pense tout le temps. Je suis très inquiet».

Mobilisation
Une audience à la Régie du logement est prévue mardi. Elle permettra de statuer sur la demande d’éviction de Milano.

En attendant, le comité logement de La Petite-Patrie veut mobiliser le public pour renverser la vapeur.

«Il faut sensibiliser l’opinion publique et dire que les évictions ne sont plus acceptables. La loi n’a pas changé depuis les années 70. Elle ne tient pas compte des problèmes d’embourgeoisement», clame Martin Blanchard, qui rappelle que la Régie du logement traite en moyenne un millier d’évictions par année.

Le projet de loi 492, déposé à l’Assemblée nationale par la députée de Gouin, Françoise David, veut lutter contre le phénomène et obliger un propriétaire voulant évincer un locataire aîné à le reloger dans son quartier.

La semaine dernière, une rencontre entre Mme David et Martin Coiteux, le nouveau ministre des Affaires municipales, s’est tenue pour faire le point sur le dossier.

S’il perd sa cause mardi, M. Di Tonno devra quitter son logement le 1er juillet.

Au moment d’écrire ses lignes, le propriétaire de la fruiterie Milano n’avait pas contacté TC Media.

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