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Éco-campus Hubert-Reeves: un ornithologue sera embauché

Photo: Johanna Pellus/TC Media


L’administration du Technoparc de Saint-Laurent a décidé d’engager un ornithologue et de rassurer plusieurs environnementalistes à propos du développement de l’Éco-Campus Hubert Reeves, qui bordera le futur parc-nature des Sources et l’aéroport, lors d’une réunion, le 3 août.

Le développement de l’éco-campus Hubert Reeves avait soulevé l’inquiétude parmi les amoureux des oiseaux en juillet, alors que des travaux devaient débuter en août. Ils ont été repoussés à septembre, pour ne pas nuire à la nidification.

Peu après avoir décidé de repousser le début des travaux de ce développement, qui sera situé dans le triangle entre le boulevard Alfred-Nobel, l’avenue Marie-Curie et le chemin Saint-François, le Technoparc a lancé un appel d’offres pour engager un ornithologue. Le nom de la firme spécialisée n’était pas encore connu au moment de mettre sous presse.

«On lui demande de faire un inventaire actuel sur nos terrains et d’être là pour le début des travaux. Lors des tracés avec les arpenteurs, il va être là pour voir s’il n’y a pas de nidification par exemple», détaille le directeur Communications et Marketing de Technoparc Montréal, Carl Baillargeon.

Novateur
«Ce que l’on trouve très novateur, c’est comment le promoteur s’assoit avec les spécialistes de l’arrondissement et de la ville et travaille à faire un projet qui aura un impact plus positif sur la biodiversité», note le responsable campagnes Espaces verts et milieux naturels du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Emmanuel Rondia.

Le futur campus est situé au cœur de la coulée verte du ruisseau Bertrand et le Technoparc souhaite reconstituer le réseau hydrique tel qu’il était.

«Avec toutes les pressions du milieu urbain, il faut un suivi assez serré de la façon dont évolue le milieu», indique d’ailleurs M. Rondia.

L’arrondissement et le Technoparc ont finalement plutôt rassuré les ornithologues, qui ont salué l’ouverture de ces administrations, prêtes à organiser d’autres rencontres et des portes ouvertes.

«Même le projet d’éco-campus est un projet bien meilleur que les autres projets « normaux » de parcs industriels, ni moi, ni le Club des Ornithologues de Châteauguay ne pouvons cautionner la destruction d’habitat faunique», nuance le vice-président du Club des Ornithologues de Châteauguay, Dominic Gendron.

Mésentente
Le marais situé le long du chemin Saint-François constitue le principal point de discorde. Le campus sera construit à cet emplacement, tandis que les deux étangs qui bordent la rue Alexander Fleeming et le boulevard Alfred-Nobel seront intégrés au projet.

«Les intervenants municipaux ont tenté de nous convaincre que les habitats sacrifiés n’ont aucune valeur écologique, mais ce n’est pas le cas puisque le marais a été utilisé par de nombreuses espèces d’oiseaux, comme le Râle de Virginie, la Marouette de Caroline et le Canard branchu, pendant la période de nidification», explique M. Gendron.

Sur place, TC Media a pu constater que le marais ne comporte plus d’eau, mais le sol est loin d’être sec. De nombreux oiseaux étaient présents.

«Ce n’est pas la ville qui a enlevé l’eau, c’est la nature, et à ma connaissance, cette petite zone de trois hectares n’est pas alimentée en eau», souligne le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa.

«Comme il n’y a aucun contrôle sur les milieux, une année où il fait chaud, ça va s’assécher et une année avec plus de neige, on va avoir plus d’eau. C’est encore un environnement très changeant», précise M. Rondia.

Péril aviaire
«La zone qui accueillera les entreprises dédiées aux technologies propres et au développement durable crée aussi une barrière aussi au niveau du péril aviaire sur le long du chemin Saint-François», prévient M. Baillargeon.

Aéroports de Montréal dispose d’un plan de gestion de la faune et d’une équipe de fauconniers. Ils prennent en compte les éléments physiques déjà existants, comme les marais, selon les relations publiques de l’aéroport.

«On a des objectifs communs avec l’aéroport. On pense que s’il y a un parc, les oiseaux ont de plus grandes chances de rester dans le parc que de s’aventurer vers les pistes aériennes», rapporte le maire, M. DeSousa.

Les travaux de l’éco-campus Hubert-Reeves, dont 46 % du territoire est reconnu comme une zone protégée, commenceront en septembre.

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