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Reebok déménage en Ontario: perte de 65 emplois à Saint-Laurent

L'entrepôt Sport Maska conservera le centre de distribution de CCM Hockey malgré la relocalisation des activités de Reebok. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Adidas regroupera les activités de sa branche Reebok à Brantford, en Ontario, délaissant ainsi son centre de distribution de Montréal. Par conséquent, l’entrepôt Sport Maska à Saint-Laurent perdra 65 emplois le 26 février.

La compagnie allemande a décidé d’expédier ses commandes de vêtements et souliers au Québec à partir de son entrepôt du sud ontarien. Parmi les postes coupés, 59 sont syndiqués. Certains bénéficieront d’une indemnité de départ ou seront réaffectés aux activités du centre de distribution de la ligue nationale, CCM Hockey, situé sur le même site, rue Raymond-Lasnier. D’autres seront appelés à travailler de manière occasionnelle.

Après le départ de Reebok, il ne restera plus que quelque 150 salariés pour assurer les activités de l’entrepôt. Ils étaient 850 dans les années 1990, selon le Syndicat des Métallos.

«C’est déplorable de bouder ainsi le Québec. Comment peut-on penser qu’il est plus rentable d’expédier son matériel aux quatre coins du Québec à partir du centre de l’Ontario. C’est rire des Québécois», déplore le représentant syndical, Michel Courcy.

Nombreuses coupures
Il est attristé par la nouvelle, d’autant plus qu’Adidas a déjà supprimé des emplois au Québec par le passé. Dans les années 2000, les délocalisations ont débuté avec le transfert de la production de patins à roues alignées vers la Chine.

Cette fois, l’entreprise relocalise dans la province voisine. Pour M. Courcy, les coûts ne sont pas en cause, comme lors des délocalisations vers les pays en développement.

«Les entreprises prennent des décisions de rentabilité. Elles ne se disent pas qu’elles font de l’argent et qu’elles vont s’en contenter, c’est ça qui est plate», regrette M. Courcy.

Le maire de l’arrondissement, Alain DeSousa, reste malgré tout confiant que ces travailleurs vont avoir l’opportunité de continuer à travailler à Saint-Laurent, notamment pour CCM Hockey. La division de hockey devrait augmenter l’espace occupé dans l’entrepôt, selon le maire qui a eu l’occasion d’échanger avec les responsables de Sport Maska.

Décision stratégique
Pour le spécialiste des relations de travail, Patrice Jalette, ce genre d’événements est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense. Le professeur titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal explique que «les mouvements sont permanents au sein des multinationales. Parfois, on perd des emplois, parfois on en gagne.»

Les relocalisations au sein d’un même pays, aussi appelées consolidation d’activités, sont plus répandues que les délocalisations à l’étranger. Néanmoins, d’après les recherches de M. Jalette, elles ne représentent, ensemble, que 4,4% des restructurations d’entreprise au Québec.

«Les multinationales comme Adidas mettent leurs usines et leurs travailleurs en concurrence pour en tirer le plus d’avantages possible», soutient le professeur.

«Les gouvernements aussi sont en concurrence. Ils font la promotion de leur territoire auprès des entreprises afin de les ancrer chez eux, grâce à la proximité des fournisseurs ou de partenariats en recherche et développement avec les universités», précise M. Jalette.

Saint-Laurent totalise 115 000 emplois et le territoire attirerait plus d’emplois qu’il n’en perd. De nombreuses entreprises ont annoncé l’an dernier qu’elles s’installeront à Saint-Laurent, dont Ericsson, Green Cross ou Vidéotron.

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