Plage à Verdun: une pétition à saveur médiévale

Une résidente de Verdun, Hélène Pitre, a pris les grands moyens pour faire entendre son opposition au projet de plage derrière le Natatorium lors du la dernière séance du conseil le 1^er septembre. Elle a fait une véritable saynète aux élus de l’arrondissement pour présenter une pétition de 1400 noms.

Vêtue d’une longue robe blanche d’allure médiévale et coiffée d’une perruque, Mme Pitre a déroulé un long parchemin sur lequel était inscrit son discours, avant de s’adresser à «Sa Seigneurie, le maire».

«Au nom des oiseaux, de la faune et de la flore de ce secteur qui n’ont pas de voix pour se faire entendre, au nom du fleuve Saint-Laurent, abusé et désabusé de la présence humaine sur ses rives, au nom de la Maison Nivard-de-Saint-Dizier, qui se tient droite depuis 300 ans et qui a su résister à toutes les invasions, au nom des gens qui viennent ici se recueillir et se reposer, je vous demande de renoncer au projet de plage», a-t-elle déclamé.

Les élus de Verdun évaluent présentement deux sites potentiels pour l’aménagement de la future plage, le legs pour le 375^e anniversaire de Montréal: derrière le Natatorium et derrière l’Auditorium.

Inquiétudes
Les signataires de la pétition s’inquiètent notamment de l’impact d’une plage sur les nombreux oiseaux migrateurs qui nichent chaque année sur les berges, mais aussi sur les espaces de stationnement déjà limités durant la saison estivale pour les résidents du secteur.

Ils privilégient le site de l’Auditorium pour son accessibilité aux transports en commun et pour sa proximité avec les commerces et restaurants de la rue Wellington et avec l’Hôpital de Verdun.

Mme Pitre a fait une mise en scène médiévale, non seulement pour que son message marque les esprits, mais aussi pour souligner l’histoire du site sur lequel repose le Natatorium.

«Si nos berges sont aussi belles, c’est parce que des gens se sont battus pour les garder belles au courant des années. Sinon, vous pouvez me croire qu’on en aurait des McDonald et des chemins de fer sur le bord de l’eau», souligne-t-elle.

Le maire de Verdun Jean-François Parenteau s’est montré ravi par la prestation de sa concitoyenne. «Merci de votre travail et merci de nourrir la démocratie», a-t-il déclaré en l’applaudissant.

M. Parenteau a tout de même rappelé que le choix du site de la plage dépendra des résultats des études en cours. Un surplus de 100 000$ a été accordé pour valider les impacts sur le stationnement et la circulation et évaluer la contamination, le débit et le niveau de l’eau, ainsi que les coûts des deux projets.