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Un vélo fantôme de plus dans Rosemont – La Petite-Patrie

Un vélo blanc a été mis en place à l'angle de la rue Saint-Zotique et de la 19e Avenue.
Un vélo blanc a été mis en place à l'angle de la rue Saint-Zotique et de la 19e Avenue. Photo: Emmanuel Delacour

Un vélo blanc a été installé à l’angle de la rue Saint-Zotique Est et de la 19e Avenue, en mémoire de la cycliste décédée le 11 juin dernier.

Selon l’organisme Vélo Fantôme Montréal, ce sont des membres de la famille de Valérie Bertrand Desrochers, 30 ans, qui ont attaché la bicyclette à l’endroit où celle-ci a été fauchée par un camion-benne.

Depuis 2014, cinq vélos blancs ont été fixés sur les intersections de l’arrondissement où se sont produits des incidents similaires.

Malgré toutes ces tragédies, de nouvelles mesures pour assurer le partage sécuritaire des rues entre cyclistes et véhicules motorisés tardent, selon Gabrielle Anctil, porte-parole pour l’organisme Vélo Fantôme Montréal.

« Il y a des choses de base qui pourraient être faites, qui ne le sont pas. La Ville devrait d’abord exiger que tous ses camions et ceux de ses entrepreneurs soient équipés de «jupettes» de sécurité. Une révision des itinéraires permis aux poids lourds dans les quartiers résidentiels est aussi de mise», insiste Mme Anctil.

De plus, celle-ci demande aux autorités municipales de s’inspirer de la Ville de Londres en Grande-Bretagne qui a interdit aux camions jugés non sécuritaires de circuler sur ses rues. Une échelle déterminant la «dangerosité» des poids lourds a été instaurée, celle-ci prenant en compte certains facteurs tels que les angles morts et l’année de construction des camions.

«Il est absurde d’avoir encore des dix roues qui empruntent les rues de Montréal pour aller livrer quelques caisses de bière dans les dépanneurs. De plus petits véhicules pourraient être utilisés pour ce genre d’activité», insiste la porte-parole.

La plupart de ces mesures sont à l’étude selon la responsable des transports actifs au Comité exécutif de la Ville de Montréal, Marianne Giguère.

«Nous avons mis en place une équipe chargée d’élaborer les grands axes de la Vision zéro, mais il est certain que certaines des mesures s’établiront à long terme. On ne peut pas simplement agir ponctuellement à une intersection où il y a eu un incident, car la semaine suivante il y en aura un autre ailleurs. Il faut un plan d’ensemble», insiste l’élue.

Cette dernière affirme que des paramètres clairs seront établis pour améliorer les aménagements cyclables, pour renforcer la sensibilisation auprès des usagers de la route et pour sécuriser les déplacements des poids lourds.

«Il est clair que les camions sont surreprésentés dans les incidents mortels impliquant des cyclistes. Toutefois, ce qui a été instauré à Londres ne s’est pas fait tout de suite, cela demande du temps. On regarde aussi très sérieusement la possibilité d’imposer les barres parallèles aux entrepreneurs de la Ville, mais il nous faut d’abord étudier l’aspect légal d’une telle mesure», insiste Mme Giguère.

Enfin, la responsable des transports actifs indique que la stratégie de l’administration Plante en ce qui a trait à la Vision zéro sera présentée à l’automne. Des mesures concrètes et leurs échéanciers devraient alors être dévoilés.

Les vélos blancs de Rosemont – La Petite-Patrie
Plusieurs se souviendront du décès de Mathilde Blais, cette jeune orthophoniste fauchée par un camion-grue en 2014 sur la rue Saint-Denis, en dessous du viaduc de la rue des Carrières. Aujourd’hui encore, la bicyclette à sa mémoire mise en place par Vélo Fantôme rappelle aux passants l’événement.

En 2015, c’est à l’angle de la rue Saint-Denis, près de la rue Jean-Talon, qu’une autre bicyclette peinte est installée, pour souligner le décès de Bernard Carignan, mort à la suite d’un emportiérage.

L’année suivante, une autre cycliste meurt à la suite d’une collision avec un poids lourd, à l’angle du boulevard Rosemont et de la rue d’Iberville. Une cérémonie organisée à la mémoire de Justine Charland-Saint-Amour est organisée et un « vélo fantôme » est attaché à l’intersection.

En 2017, une cycliste dénommée Meryem Anoun décède à la suite d’un incident impliquant un camion au coin de la rue Bélanger et de la 6e Avenue. Un vélo blanc est dédié à sa mémoire.

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