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La politique à l’ère des réseaux sociaux

Photo: Gracieuseté

Les réseaux sociaux sont devenus des incontournables pour les politiciens. Sources d’information, lieux de conversations et de sondages, ces outils ont modifié la façon de faire de la politique, pour plusieurs élus qui ne peuvent plus s’en passer.

«C’est devenu indispensable et nécessaire. Nous allons devenir une ville intelligente et tous les élus devraient être sur les médias sociaux. Je tente de convaincre mes collègues réfractaires de changer de téléphone et de s’inscrire», affirme la mairesse de Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, Anie Samson, qui avoue avoir quelquefois de la difficulté à décrocher de son téléphone.

Justin Trudeau n'a pas peur de se mettre en scène, lorsqu'il publie une photo de lui sur son compte.
Justin Trudeau n’a pas peur de se mettre en scène, lorsqu’il publie une photo de lui sur son compte.

À Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, les élus de tous les paliers gouvernementaux sont très actifs sur les réseaux sociaux, en «gazouillant» plusieurs fois par jour. Justin Trudeau, député de Papineau, ainsi qu’Elsie Lefebvre, conseillère de Villeray, n’ont pas peur de s’afficher avec humour, en témoigne les nombreuses photos sur leurs comptes. Pour Sylvain Ouellet, conseiller de François-Perrault, et Mme Samson, ces outils sont principalement une façon d’informer la population et de prendre le pouls du quartier.

«Lorsque nous assistons à des événements, nous devons aussi penser aux réseaux sociaux. Il faut Twitter, Facebooker, prendre des photos et les mettre en ligne. C’est même rendu l’une des tâches de mon attachée politique, Marisa Celli», explique Mme Samson.

Du côté de l’Assemblée nationale, les députés ont déjà modifié leurs façons de faire à la période de questions et suivi des formations sur cet outil.

«Lors de mon temps de parole, le député de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, avait commenté mes propos sur les réseaux sociaux. J’ai alors demandé au président de l’assemblée si je pouvais lui répondre, car les élus nous y interpellaient pendant nos allocutions. Nous nous sommes penchés sur leur utilisation lorsque nous sommes en chambre», indique Carole Poirier, députée de Hochelaga-Maisonneuve.

Les médias sociaux peuvent aussi avoir un impact important sur les citoyens en période d’élection. «Les réseaux sociaux permettent d’informer les citoyens quasiment en temps réel. Ils nous permettent d’être plus proches de nos électeurs. C’est un outil très important, lorsqu’il est bien utilisé», avance Mme Samson, qui gère tous ses comptes personnellement.

Outil à double tranchant
Même si les élus voient l’utilité et les biens faits des réseaux sociaux, ils s’entendent pour dire que ces outils peuvent rapidement devenir un couteau à double tranchant.

«Il y a des chicanes sur Twitter ou Facebook. C’est un endroit où l’on peut faire le procès de quelqu’un, car plusieurs écrivent sur le coup de l’émotion et sans filtre. C’est également impossible d’expliquer des dossiers en seulement 140 caractères. Il faut faire attention et rester toujours vigilant», souligne Mme Samson, qui y pense deux fois plutôt qu’une avant d’envoyer un message.

D’autre part, les réseaux sociaux amènent également leur lot de propos haîneux. Bien installé dans le confort de leur salon, plusieurs personnes n’hésitent pas à se créer de faux comptes et ne se gênent plus pour insulter les personnalités publiques.

«Les gens se permettent davantage de choses parce qu’ils ne sont pas face à nous. Lorsque les propos sont trop désobligeants, je les bloque. Mais, ça ne m’empêche pas de dormir la nuit», fait valoir Mme Samson.

Outre les insultes, les élus reçoivent également des commentaires plaisants ou inusités. «J’ai déjà reçu des demandes en mariage ou des compliments. Ce sont de belles fleurs», souligne la mairesse.

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