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Très peu de progrès dans la lutte contre la corruption

Demonstrators burn flares and wave Polish flags during the annual march to commemorate Poland's National Independence Day in Warsaw on November 11, 2017. Poland's National Independence Day commemorates the anniversary of the Restoration of a Polish State in 1918. / AFP PHOTO / JANEK SKARZYNSKI Photo: AFP

Les résultats des efforts déployés pour éradiquer la corruption dans le secteur public sont nuls ou minimes dans la majorité des pays, confirme un récent rapport.

Militants et journalistes, des éléments-clés dans cette lutte, risquent leur vie quotidiennement pour dénoncer le phénomène, conclut l’organisme Transparency International dans l’édition 2017 de l’Indice de perception de la corruption, qui a analysé le phénomène dans 180 pays et territoires.

En Europe, le cas de la Hongrie est le plus frappant. La position du pays au classement de l’Indice est descendue de 10 points depuis le début de la présidence de Viktor Orban, en 2010. Au cours des six dernières années, de nombreuses allégations visant les membres du parti au pouvoir, le Fidesz, ont fait état d’utilisations abusives des fonds publics. Le rapport note aussi les efforts du gouvernement pour freiner les activités des institutions publiques et indépendantes.

Entrevue avec Luciana Torchiaro, conseillère des Amériques pour Transparency International.

Que doit-on retenir du rapport de Transparency International, cette année?
Les pays les moins corrompus sont ceux qui ont des systèmes de gouvernance robustes, des institutions judiciaires fortes et indépendantes, et qui font preuve de transparence. D’un autre côté, il est fondamental de donner aux citoyens les espaces nécessaires pour participer aux politiques anticorruption et pour en créer. Le phénomène affecte surtout les citoyens.

Pourquoi la Hongrie (66e) et la Pologne (36e) sont-elles si mal classées?
Les endroits en Hongrie où l’État de droit a été sévèrement érodé ont connu une vague de corruption commandée par l’État. La Pologne pourrait bien suivre la même route sous peu, avec ses efforts inquiétants pour miner l’indépendance de son système judiciaire et de la liberté de presse.

Le Chili et l’Uruguay se démarquent-ils en Amérique latine?
Dans les deux pays, il sera nécessaire de développer des structures anticorruption qui ciblent des enjeux importants, tels que le financement et l’acquisition des lois, et la consolidation de systèmes de justice agiles et indépendants. La justice est lente et un sentiment d’impunité y règne. De plus, au Chili, il n’y a aucun mécanisme adéquat pour signaler la corruption. C’est une lacune importante. Les preuves fournies par les plaignants sont cruciales.

Qu’est-ce qui doit être fait pour en finir avec la corruption?
Il serait essentiel d’implanter des mesures anticorruption compréhensives et qui favorisent la participation des citoyens. C’est prouvé que les efforts isolés ne suffisent pas. Le problème est enraciné dans les institutions publiques.

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