Les vrais voleurs

Chaque fois qu’il faut serrer la ceinture, les gouvernements ciblent la classe moyenne et les plus démunis de la société, alors que les multinationales amassent des fortunes sans payer leur part!

Il y a presque deux ans, dans Les maîtres de la fraude fiscale, j’ai écrit sur cette chasse à la fraude fiscale qui cible de plus en plus de grands groupes comme Google, Starbucks, Amazon, Apple, Microsoft, Facebook et j’en passe. Ces mastodontes dégagent des chiffres d’affaires qui se comptent par milliards sans payer d’impôt ou presque.

Un groupe de journalistes vient de dévoiler encore une fois une gigantesque affaire d’évasion fiscale en Europe mettant en cause les Amazon, Apple, Ikea, Pepsi, Fedex, Crédit Agricole ou BNP Paribas de ce monde. Ces grands groupes font des profits faramineux aux quatre coins de la planète, mais leurs bénéfices, eux, n’ont qu’une seule adresse: le Luxembourg.

Dans ce reportage de France 2, on voit comment cette évasion fiscale est devenue une vraie industrie. Ce petit état d’Europe est un bon exemple de ce hold-up du siècle. Pour payer moins de taxes, des entreprises de renommée mondiale signent des accords secrets avec ce paradis fiscal. Ces accords leur permettent d’être domiciliés virtuellement sur place derrière des sociétés fantômes.

Comme l’explique dans ce reportage Pascale Saint Amant, du centre de politique et d’administration fiscale de l’OCDE, le cœur du problème est le divorce entre la localisation des activités qui génèrent les profits et la localisation des profits qui est artificiellement dirigée vers des juridictions moins contraignantes fiscalement.

Un autre reportage de France 2 dévoile un lien politique avec ce dossier. En effet, Jean-Claude Juncker, l’actuel président de la Commission européenne, se trouve au cœur de ces révélations, car il a été le premier ministre du Luxembourg quand ce pays a signé les accords secrets avec les multinationales. Cette annonce fragilise Jean-Claude Juncker.

L’évasion fiscale est légale et les administrations du monde entier ne sont pas armées juridiquement pour lutter contre. Et le gouvernement n’est pas le seul à blâmer. Monsieur et Madame-tout-le-Monde sont complices par association. Ces vrais voleurs, on contribue collectivement à les gaver par nos propres argents.

Quand on utilise notre téléphone intelligent, notre tablette, notre téléviseur dernier cri ou toute autre bébelle électronique, on participe à ce hold-up du siècle. Quand on surfe sur le net et qu’on alimente les médias sociaux de nos commentaires, de nos photos et de nos clics, nous enrichissons des multinationales qui refusent de payer de l’impôt!

Tant et aussi longtemps que les règles internationales ne changeront pas et que le consommateur marchera de son plein gré vers l’abattoir, la classe moyenne et les démunis paieront la note.

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