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Le camionnage en voie de disparition

Photo: Métro

Certains spécialistes croient que des robots routiers pourraient remplacer les camionneurs d’ici la fin de la décennie. Est-ce de la science-fiction?

C’est difficile de recruter des camionneurs au Canada, comme expliqué dans une chronique précédente. Les longs parcours et le nombre élevé d’heures de travail qui sont associés à ce métier en rebutent plusieurs. Mais qu’importe! Si on ne peut plus recruter de camionneurs, il suffira de les remplacer.

C’est exactement ce qui va se passer d’ici la fin de la décennie, croient certains analystes. En effet, des technologies permettant de conduire des véhicules sans intervention humaine sont apparues au cours des dernières années. Par exemple, tout le monde a entendu parler des fameux drones des Forces armées américaines, ces petits avions qui peuvent parcourir d’énormes distances sans pilote à bord.

On s’est vite rendu compte qu’une technologie semblable pourrait être utilisée pour conduire des véhicules routiers. Des prototypes ont été mis de l’avant par plusieurs manufacturiers, mais celui qui a retenu l’attention jusqu’à maintenant est le «Google Self-Driving Car».

Il s’agit en fait d’un module d’intelligence artificielle qui peut être installé dans un véhicule de série existant. Un conducteur peut donc conduire sa voiture lui-même, comme à l’habitude, ou abandonner complètement la conduite au module. Google en a équipé une douzaine de voitures, et ces dernières ont parcouru 1,1 million de kilomètres sans conducteur depuis 2012, sans aucun accident. Ces véhicules «hybrides» peuvent déjà être «conduits» légalement dans quatre États américains, soit le Nevada, la Floride, la Californie et le Michigan, de même qu’en Grande-Bretagne. L’État du Texas y songe aussi.

Récemment, Google a présenté un véhicule pour deux passagers sans volant ni pédales, complètement contrôlé par le module d’intelligence artificielle, muni seulement d’un bouton d’arrêt d’urgence.

Il est donc possible d’imaginer que dans un avenir pas trop éloigné, lorsque vous doublerez une semi-remorque sur la route, elle aura perdu sa cabine de conducteur, puisque le camion se conduira de façon tout à fait autonome. Il sera devenu un robot routier. Plus besoin de camionneur!

Est-il désinvolte d’annoncer que ces robots remplaceront les camionneurs d’ici la fin de cette décennie? Je le pense; il faudra probablement plus de temps pour rassurer un public prudent sinon craintif et adapter nos lois, qui tiennent pour acquise la présence d’un conducteur. Il n’y a pas de doute, néanmoins, que le processus est en cours et que l’arrivée des robots routiers n’est plus qu’une question de temps.

Une course est donc lancée entre ceux qui aimeraient travailler sur la route et la technologie qui va éventuellement les remplacer. Il faut se dépêcher si on désire devenir camionneur pour quelques années, car, un de ces jours prochains, le camion va se conduire tout seul.

À Montréal, le seul établissement à offrir le DEP en transport par camion est l’École du routier professionnel.

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