Manhunt : Unabomber, la meilleure série que vous ne connaissez pas
Discrètement ajoutée sur Netflix il y a quelque temps, la première fiction du Discovery Channel aux États-Unis mérite qu’on s’y attarde très attentivement.
Manhunt : Unabomber est une incursion dans la série criminelle à la manière du succès Making a Murderer. Il s’agit d’une version fictionnalisée de la populaire enquête afin de capturer Ted Kaczynski qui, sur une période de vingt ans, envoyait des bombes par la poste sans indice ou motif apparent avant sa capture.
La chasse à l’homme du FBI a été hautement médiatisée lors des années 90 et la série reprend les grandes lignes de cette histoire en plus d’approfondir la relation entre Kaczynski, le Unabomber du titre, et l’enquêter du FBI qui a aidé à sa capture à l’aide de la linguistique et de l’analyse de son manifeste pour un monde sans technologie envoyé au New York Times à l’époque.
On parle ici d’une courte série très dense où les faits sont connus. On ne repose donc pas sur la surprise d’une enquête, mais plutôt sur les détails de celle-ci et l’impact social d’un criminel intelligent comme Kaczynski.
C’est difficile de séparer la réalité de la fiction en visionnant Manhunt, mais l’exercice est tout de même intéressant quand on ne connaît pas l’histoire.
Ainsi, télévisuellement parlant, on utilise une structure risquée avec des sauts dans le temps où on alterne entre l’enquête et l’interrogation du Unabomber alors qu’on tente de le convaincre de plaider coupable aux chefs d’accusation. Très tôt dans le premier épisode, on comprend que l’histoire est complète devant nos yeux et que nous allons la vivre en fragments, un peu à la manière de la brillante première saison de True Detective.
Contrairement à Mindhunter qui fait dans les excès et les explications exagérées, Manhunt joue avec des teintes de gris plus intéressantes et des nuances très riches dans la relation trouble entre l’enquêteur et le criminel. Les similitudes, les différences et une vision du monde résolument réfléchie sur l’avenir de l’homme sous l’emprise de la technologie qu’il a lui-même créé.
À défaut d’être sur le bout de notre siège avec des scènes d’actions et du suspense, on est plutôt pensif, contemplatif, devant chaque épisode. C’est une approche différente qui fait du bien et l’histoire est tout simplement captivante.
Comme quoi la réalité est souvent plus intéressante que la fiction, même quand on la romance un peu pour rendre le tout plus plaisant à la télé.
Allez y jeter un œil, vous me remercierez plus tard.