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Les jeunes loups s’en vont sans mordre

Photo: TVA

Lundi, Les jeunes loups de Réjean Tremblay ont quitté les ondes à la fin d’une première saison tumultueuse, c’est le cas de le dire.

Consommé par une très vaste partie de l’auditoire, la série a tout de même été l’objet d’une multitude de moqueries sur les réseaux sociaux, accentuant généreusement le clivage générationnel de l’auditoire québécois.

En bref, Tremblay a appris les rouages de la télévision au cours des années 1980 et depuis, il n’a pas actualisé son style d’un iota. Ce qui passait inaperçu il y a trente ans n’est plus pardonnable en 2014, à l’ère de l’information immédiate, des enregistrements numériques et de la diffusion massive sur internet.

La paresse narrative sera exposée, voire même multipliée, dès la diffusion d’une émission.

On ne sait pas si c’est par indifférence ou par insouciance, mais Tremblay n’a pas senti bon d’épicer son scénario d’une bonne couche de nuance afin de lui offrir une vraisemblance qui, pourtant, s’imposait de par son sujet.

Je vais donc me tenir loin des histoires de famille entre les Tremblay, père et fille, et me concentrer plutôt sur le produit à l’écran. L’histoire des jeunes loups, ou du moins, le tissu entourant les nombreux trous exposés après la bête conclusion de lundi, champagne en prime.

(Si vous n’avez pas visionné la série, je risque de vous gâchez quelques punchs de l’histoire.)

  • Alors, le chef de la mafia commande le meurtre de sa femme en raison d’un adultère, mais, il était derrière la relation extra-conjugale entre cette même femme et le premier ministre du Québec. Ah bon.
  • Un journaliste ambitieux tourne autour d’un policier haut gradé qui est, lui, payé par la mafia et qui camoufle le dit meurtre de la femme du parrain. La seule conséquence pour le journaliste: un avertissement musclé, mais verbal. Ah bon.
  • Deux joueurs de hockey sont éclaboussés par une histoire de viol et ils sont bêtement échangés au loin en conséquence? Parlons-en à Michael Vick, il aurait possiblement préféré cette alternative au lieu de la prison.
  • Je vous épargne toute la bêtise entourant les scènes de piratage informatique. C’était tellement loin de la réalité qu’on pourrait parler d’une science-fiction bas de gamme.
  • En plus ou moins six mois, un journal réussi à renverser la tête du gouvernement ET le chef de la mafia. Mon blogue a un peu plus de quatre mois, donnez-moi jusqu’à cet été et je vais prendre possession de l’empire Québecor et fermer un chapitre de motard juste pour le plaisir. Ça semble si simple.
  • Aussi, le premier ministre, copain avec la mafia, camoufle de l’argent, mais donne carte blanche à sa femme au niveau des dépenses. Bien sûr, c’est logique.

Ça, c’est juste les grandes lignes. Il y a aussi toutes les petites intrigues tournant autour d’histoires de fesses qui tiennent à peine la route.

Le plus triste, après cette première saison approximative, c’est qu’il y aura une suite et que le squelette de celle-ci est, dit-on, pas mal déjà écrit. C’est donc dire que les changements seront marginaux, au mieux.

Permettez moi de ne pas retenir mon souffle pour la suite des choses.

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