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Recettes pompettes – mal de bloc assuré

Lise Dion et Éric Salvail Photo: V

Alors voilà, lundi soir débutait l’aventure «long format» des Recettes pompettes d’Éric Salvail. Après la tempête dans un verre d’eau signée Éduc’Alcool et le raz-de-marée de critiques dithyrambiques au lendemain de la première médiatique, on peut maintenant juger cette nouvelle émission sur ce qu’elle offre à l’écran – et non pour tout le bruit qui l’entoure. Parce que c’est connu, au Québec on ne mord pas la main qui nous nourrit, il ne fallait donc pas espérer de critiques sévères autour d’une émission fortement médiatisée et impliquant plusieurs figures influentes de notre showbizz – malheureusement.

Sauf que là, tout le monde a eu la chance de voir l’émission lundi soir. En très bref – les Recettes pompettes c’est une bonne idée sur papier, mais elle est encore à travailler pour en faire un rendez-vous hebdomadaire.

Je l’ai déjà dit sur ce blogue, les capsules de quatre minutes étaient l’un des bons flashs d’En mode Salvail. Juste assez baveuses, les capsules courtes se partageaient parfaitement sur le web et gagnaient avec le montage nerveux utilisé. Par contre, étirer quatre minutes jusqu’à vingt-deux est une pirouette qui ne se fait pas sans heurt.

C’est difficile de le verbaliser de façon concise, mais l’émission souffre de tous les artifices qu’elle s’impose. Les différents thèmes, l’habillage visuel, la constante mention des nombreuses caméras, le décor «Ikea deluxe» – tout est lourd à l’écran tandis que Salvail et son invité s’épuisent à la performance, tous deux perdus dans cette planète qui n’était à la base qu’un petit satellite sans prétention.

Ce qui était une bonne blague de quatre minutes rencontre désormais de nombreuses longueurs en raison du nouveau format. Peut-être devrait-on couper l’émission en deux et présenter deux invités/recettes par semaine? Cela aiderait certainement le rythme en tout cas.

On aime l’idée de voir Salvail et ses invités déraper derrière les fourneaux. C’est une belle déclinaison du web à la télé, quand on s’offre le luxe de l’irrévérence identitaire de l’internet. Le hic, c’est que la mouture présentée lundi est gravement amputée de cette fougue que l’on espérait et ça tombe à plat.

Éric Salvail est en contrôle de son animation et Lise Dion, dans ce cas-ci, a été extrêmement généreuse. Normalement, c’est la formule de base pour de la télévision de qualité. Sauf que les Recettes pompettes tournent à vide.

Au retour de la première publicité, on décroche. La blague est déjà moins drôle et l’accumulation irrite. C’est pourquoi on parle d’une bonne idée sur papier, tout comme une bonne idée de capsule, mais on en ressort avec un mal de bloc après une demi-heure de vodka coupée à l’eau.

C’est d’ailleurs à l’image de l’émission, diluée dans ses excès, ne gardant que les effets négatifs de l’ivresse excessive.

Je vais certainement y revenir, car je soupçonne que d’un invité à l’autre le rythme sera variable, mais j’espère un ajustement de tir pour la suite des choses parce que, comme nous le rappelait Educ’Alcool en marge du temps des Fêtes – la modération a bien meilleur goût.

D’ici là – vous pouvez visionner le tout par ici sur le site de V.

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