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La stratégie contre l’agrile du frêne est-elle la bonne?

Ça y est les tronçonneuses sont rentrées en action au sud de chez moi: il n’y a pratiquement plus d’arbres sur la rue Lafontaine. Quand le printemps sera là, ça sera tristounet!

J’ai déjà écrit sur ce blogue au sujet des questions que je me posais sur la réelle efficacité de la stratégie de la Ville. Eh bien, figurez-vous que je ne suis pas le seul. Voici un extrait d’un courriel de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l’organisme fédéral qui tente (sans succès) de limiter la propagation de l’agrile du frêne.

Le 1er avril, l’ACIA annoncera que tout le sud-ouest du Québec sera en zone de quarantaine et donc que les mouvements de bois de frêne seront sévèrement contrôlés.

L’élément le plus percutant de la lettre indique ceci: «Bien que les outils de détection de cet organisme se soient améliorés depuis la toute première détection d’agrile du frêne au Canada, des études ont démontré que les nouvelles détections représentent souvent des populations qui sont déjà établies depuis trois ou quatre ans avant leur détection».

En gros, ce que ça dit, c’est que la stratégie SLAM (Slow Ash Mortality) de la Ville pourrait ne rien donner, car il est déjà trop tard. Un de mes contacts écrit ceci à propos de la stratégie SLAM: «Pour philosopher je dirai « La Ville effectue une stratégie de traitement précoce dans des foyers d’infestations anciens… »».

Il conclut en écrivantL: «La SLAM est une bonne solution qui fait l’unanimité, mais appliquée à de trop petites superficies en raison des coûts (injection ou abattage et remplacement).  Elle devrait être appliquée à l’ensemble du territoire pour être plus efficace.  Mais personne ne veut recevoir la facture, admettre la défaite et mettre plus de ressources humaines et financières sur le dossier.»

C’est désolant, mais c’est ainsi. La preuve, c’est que les coupes massives sont en marche: 250 frênes coupés au centre-ville, plus de 300 dans Rosemont, 150 dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour ne citer que ces trois arrondissements. L’année prochaine, ce sera encore plus, car la hausse de la contamination est généralement exponentielle.

Alors concernant mon quartier, voici ce que je vais faire. Je vous suggère de faire de même dans le vôtre:

  • Si vous avez de gros frênes, ils vous coûteront une fortune à abattre (entre 3000$ et 10 000$). Évaluez la possibilité de les traiter au TreeAzin (Ça coûte cher, ça n’est valable que 2 ans, mais qui sait…). L,arrondissement de Saint-Laurent a même négocié des tarifs spéciaux pour ses résidants.
  • Assurez-vous que les frênes publics coupés sur votre rue soient remplacés en 2014 tel que promis. Si ce n’est pas le cas, talonnez vos élus, car plus les coupes vont se généraliser, moins ils seront enclins à les remplacer rapidement.
  • Quand de nouveaux arbres seront replantés dans votre rue, vérifiez bien que cette fois la Ville aura varié les essences.

Si vous avez raté les épisodes précédents, sachez que les vieux frênes de Montréal ont souvent été plantés pour remplacer les ormes victimes de la maladie hollandaise. Avouez que la leçon n’a pas été apprise hein?! Et rien ne dit qu’elle l’est désormais. Allez voir Place des festivals ou dans les rues du centre-ville, il ne s’y plante quasiment que des féviers. Quand il y aura une maladie du févier, on risque encore de s’en mordre les doigts!

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