Montréal a mal à ses arbres

On se demande souvent qu’est ce qui fait la beauté de Montréal ? Y a-t-il des éléments particuliers qui font son image de marque en dehors du Québec ? Personnellement, loin devant l’Oratoire Saint-Joseph ou le Stade olympique, je placerais les arbres de Montréal… Alors qu’en France, on les taille à la moindre occasion, ici, ils sont «énoooorrmmes» et apportent vraiment une grande valeur esthétique à la ville, en plus de leurs vertus écologiques (moins de chaleur, moins de poussière, etc…).

Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que l’administration Tremblay a adopté une Politique de l’arbre avec une foule de mesures à mettre en place pour protéger le patrimoine arboricole de l’Île.

Le problème c’est qu’on se demande parfois si les fonctionnaires et les élus ont retenu les leçons du passé. Explications. Dans les années 1950, la maladie hollandaise de l’orme force la Ville à couper des milliers d’ormes. Certaines rues deviennent complètement dénudées parce qu’on n’y avait planté que des ormes….

Vous vous direz alors, ils ont compris la leçon, ils vont diversifier les plantations… Mais non! On a remplacé la grande majorité des ormes par des frênes! Et voilà que depuis un an, un minuscule insecte asiatique, qui tue les frênes en moins de cinq ans, menace nos quelques 150 000 frênes sur un horizon de 15 ans.

Vous vous direz alors, ils ont compris la leçon, ils vont diversifier les plantations… Mais non! Allez jeter un coup d’œil au quartier des spectacles et au centre-ville. On ne plante que des féviers!! En plus, il est vraiment moche avec ses petites feuilles rabougries. Ok, il est résistant, mais quand même…

On atteint comble de l’absurde quand on va regarder le parc aménagé récemment à côté de la Maison du développement durable : UN SEUL type d’arbre alors que l’endroit est censé représenter le côté avant-gardiste de Montréal et du Québec en matière d’environnement. Oupps, on a oublié le concept de biodiversité! Tout un symbole….