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Saint-Hyacinthe donne une leçon de compostage à Montréal

Photo: Yves Provencher/Métro

À Montréal, le dossier du compostage des déchets de table prend du retard. Pendant ce temps-là, Saint-Hyacinthe inaugurera lundi la nouvelle phase d’extension de ses installations de biométhanisation qui vont fournir du gaz naturel pour faire rouler une flotte de sept véhicules (bientôt 50) en plus de chauffer au moins un aréna, un centre communautaire, sans parler des surplus de biométhane qui seront vendus à Gaz Métro.

Quand on dit que les déchets sont une ressource… À Montréal, cette ressource, on l’envoie en grande partie à l’enfouissement. Chaque habitant expédie 289 kg de déchets par an dans des dépotoirs situés à plus de 35 km. À Saint-Hyacinthe c’est 195 kg par habitant par an car la ville compostait les déchets de table depuis 2007.

En les dégradant désormais par biométhanisation, Saint-Hyacinthe n’améliorera pas le tonnage envoyé à l’enfouissement. Mais au lieu d’envoyer les déchets se faire composter à 113 km, on traitera les résidus organiques des 23 municipalités avoisinantes dans un rayon restreint. Moins de camionnage, moins de pollution.

Ce qui est intéressant, c’est que la ville de la Montérégie sait tirer profit des matières putrescibles émises par l’industrie agroalimentaire. Par exemple, le petit lait, dont l’usine Saputo ne savait quoi faire, est utilisé comme accélérant dans le processus de biométhanisation. Un bel exemple de convergence à saveur écologique!

À la décharge (jeu de mots) de Montréal, il faut souligner que les projets de biométhanisation sont plus complexes à concrétiser en milieu urbain. S’entendre sur la localisation des quatre sites de compostage n’est pas facile (le choix du 4e site fait toujours l’objet d’une consultation publique).

La Ville a même fait quelques avancées significatives sur d’autres aspects, notamment sur celui du recyclage du plastique no 6 (polystyrène, etc.), le mal aimé du recyclage car peu rentable à récupérer. À ce sujet, le projet pilote mené par la Ville de Montréal et l’ACIP (Association canadienne de l’industrie des plastiques) à l’écocentre de Lasalle fera l’objet d’une annonce la semaine prochaine. On annoncera la permanence de ce programme.

Mais côté compostage, plusieurs projets battent de l’aile, dont l’un des plus inspirants, celui de Compost Montréal, dans l’arrondissement du Sud-Ouest. Cette microentreprise qui récupère et composte environ 700 tonnes de déchets de table par an, en provenance de 1000 commerces et maisons, pourrait perdre le site qu’elle partage avec l’arrondissement à cause des travaux prévus à l’échangeur Turcot.

Si Compost Montréal a le soutien de l’arrondissement, elle prévoit quand même un plan B et vient de lancer une campagne de sociofinancement dont l’objectif est d’atteindre 200 000$ de dons. Cette somme permettrait de trouver un autre site, mais aussi de transformer leur flotte pour qu’elle roule à l’huile de patates frites. Si vous avez un petit 10$ (ou même un 1000), n’hésitez pas… Si leur projet se concrétise, on aura ainsi l‘air moins fou face à Saint-Hyacinthe!

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