Les dix pires intersections montréalaises pour les cyclistes

Vous vous demandiez quelles étaient les pistes cyclables où l’on recensait le plus d’accidents? Les voici, grâce à un programmeur informatique adepte de l’open data (données ouvertes) et au travail d’un journaliste de The Gazette.

Pour obtenir ces données, le journaliste a dû faire une demande d’accès à l’information à la SAAQ (Société de l’assurance automobile du Québec), c’est quand même incroyable non? Ce sont les accidents rapportés par le SPVM et compilés par la SAAQ. On se doute qu’il y en a eu bien plus…

Le programmeur informatique, Stéphane Guidon, à qui l’on doit aussi le très pratique zonecone.ca, a mis sur une carte les intersections les plus dangereuses.

En voici la liste :
Nombre d’accidents de 2006 à 2010

1-Berri-Ontario : 24
2-Christophe-Colomb–Cremazie : 22
3-Berri-Viger : 13
4-Papineau–Mont-Royal : 13
5-Papineau-Sherbrooke : 12
6-Atwater–Saint-Antoine : 12
7-Jarry–Christophe-Colomb : 12
8-Papineau-Rachel : 11
9-Cherrier–Saint André : 11
10-De Maisonneuve-Du Fort : 10

Bien sûr, c’est dur de comparer les pistes entre elles car toutes n’ont pas le même achalandage, mais au sein d’une même piste cyclable (par exemple, Berri), on peut clairement voir que certaines intersections sont plus dangereuses que d’autres.

1- Le coin Berri-Ontario est évident, voici une photo pour illustrer la problématique.

Les vélos descendent à toute vitesse et se font piéger par le fait que des voitures peuvent venir de la droite par la petite rue parallèle et paf!

Heureusement la ville a réaménagé l’endroit depuis quelque temps. Il faudra attendre des statistiques plus récentes (et probablement une autre demande d’accès à l’information!!) pour voir le résultat.

2- On se rend aussi compte à quel point il est urgent de faire quelque chose pour la rue Papineau. Je ne connais pas le détail des accidents, mais il est évident qu’il y a un problème à régler car trois intersections de suite sur la rue Papineau font partie du top 10 des intersections les plus problématiques (aux niveaux de Mont-Royal, Rachel et Sherbrooke).

3- La bonne nouvelle c’est que la bande cyclable sur la rue Saint-Urbain, qui est réputée dangereuse, ne l’est pas tant que ça, sauf aux abords de l’hôpital Hôtel-Dieu et du Quartier des spectacles.

Pour compléter sa carte, Stéphane Guidon a tenté d’obtenir les données d’Urgence Santé (soit les accidents ayant nécessité l’intervention d’une ambulance). On lui a refusé même après une demande d’accès à l’information en bonne et due forme. Comme quoi les vieilles mentalités demeurent….

AJOUT : Ce dossier est révélateur de l’intérêt qu’il faut apporter à l’open data. Avant quand vous demandiez à un élu (et même à Vélo Québec) quelles étaient les intersections les plus dangereuses, les réponses étaient toujours évasives.

Ça ne veut pas dire que rien n’était fait pour corriger les problèmes. Mais maintenant qu’une telle liste existe, les citoyens peuvent demander aux élus, au cas par cas, si des actions ont été prises.

L’étape supplémentaire qui reste à franchir c’est de rendre ce types de  données ACCESSIBLES (sans demande d’accès à l’information) et qu’elle soient À JOUR. Et ça vaut pour les ministères mais aussi les agences gouvernementales, les écoles, les hôpitaux etc… C’est aussi ça la démocratie 2.0

AJOUT no2 : Précisions intéressantes de la Ville.

«La Ville est intervenue aux cours des dernière années non seulement au carrefour Berri/Ontario, mais aussi aux carrefours Christophe-Colomb/Crémazie, Berri/Viger, Jarry/Christophe-Colomb, Papineau/Rachel et de Maisonneuve/Du Fort.

Il faudra donc attendre quelques années avant de pouvoir comparer les statistiques d’accidents avant-après afin de juger des résultats des interventions à ces endroits. Les carrefours Papineau/Sherbrooke, Atwater/Saint-Antoine et Cherrier/Saint-André font pour leur part partie des carrefours qui feront l’objet d’analyses en vue d’une sécurisation aux cours des prochaines années.

Le dernier bilan routier publié par le Service de police de la Ville de Montréal tend d’ailleurs à démontrer que les efforts consentis à la sécurité routière à Montréal donne des résultats intéressants.

Ainsi, nous pouvons affirmer que la Ville a réduit globalement les accidents corporels de 25 % depuis les 5 dernières années sur son territoire (source: Bilan SPVM du 3 avril 2012). Cette tendance à la baisse semble également s’observer chez les cyclistes.

À preuve, malgré une hausse indéniable du nombre de cyclistes qui circulent dans les rues de Montréal depuis les dernières années, le nombre total de victimes impliquant un cycliste est demeuré stable et a même légèrement diminué depuis 2005 sur le territoire de l’île. Les nouveaux aménagements cyclables, qui croient d’environ 5 % par année sur le territoire de l’île, jumelés à une présence de plus en plus accrue des cyclistes forçant les automobilistes à changer leur comportement, ne sont sûrement pas étrangers à ces résultats.»